C’est le dernier dimanche des congés d’été. Sur les bords de la mer, les vacanciers profitent d’une journée ensoleillée.
Il y a du monde dans l’eau, du monde sur le sable. On se baigne, on joue, on marche de concert, on se croise, on s’arrête, on se lance dans des conversations. Il n’y a plus de barrières. Le spectacle est plaisant.
On aimerait croire que tous ces gens partagent un bon moment de détente et d’insouciance. Un moment qui, tôt ou tard, sera suivi de plein d’autres. Comme si cette vie était un éternel recommencement.
Et soudain le charme tombe. « Quand on pense qu’il y a des pervers qui ont un jour décidé de nous priver de ces petits bonheurs tout simples ». La sentence vient de tomber. Ma voisine a rompu le charme. Son propos m’évoque aussitôt ces mesures imbéciles prises naguère par un gouvernement de menteurs malfaisants. Au fallacieux prétexte d’un virus, et entre autres mesures arbitraires et stupides, il nous avait été interdit de nous rendre sur les plages.
Des cerbères au cerveau ramolli avaient même verbalisé ceux qui osaient contrevenir aux décisions ineptes de nos dirigeants. Ce n’est pas si loin. Ne l’oublions jamais:
Et ma voisine de poursuivre, comme pour elle-même: « J’ai l’impression que l’on vit la fin d’une époque et que tous les gens, là, autour de nous, en sont imperceptiblement conscients ».
Je n’aurais pas osé le dire ainsi mais à cet instant je pense comme elle. Je pense que les pervers qui nous ont privés de nos droits et de nos petits bonheurs ne vont pas en rester à cette seule expérience. Cela est entré dans nos consciences. Nous avons été si dociles…
En septembre 1939, à peine les vacances achevées, le gouvernement français prononçait l’ordre de mobilisation générale. On sait comment cela s’est terminé.
A suivre
Laura CLE