IL Y A 20 ANS, ON A APPELÉ CELA LA GROSSE COMMISSION

7ème partie: A LA PAS CLAIRE FONTAINE IL N'A PAS COULÉ QUE DE L'EAU


On va entamer ce nouvel épisode de la gabegie financière enregistrée sur la seule ville d’Aix les Bains au cours des deux décennies écoulées par une petite devinette. Une devinette illustrée par cette photo sur laquelle on peut apercevoir une esplanade du centre ville (proche du Monuments aux Morts) et au milieu de laquelle trône une sorte de carré de béton qui fut jadis une fontaine (suivre la flêche):

Et la question est: à votre avis combien la dite ex-fontaine a-t-elle coûté aux contribuables aixois?
Prenez le temps de la réflexion, la réponse sera donnée un peu plus bas.


En attendant, replongeons nous dans le passé.



Nous sommes en 2002. Zéro-Dord est maire de la ville depuis un peu plus d’un an quand il prend conscience de l’existence d’un vaste terrain appartenant à la mairie et sur lequel son prédécesseur avait un projet d’aménagement public.
Ce site est admirablement situé aux abords immédiat du Square Alfred Bouchet, au coeur même du centre ville. En attendant une autre affectation, depuis quatre ans le terrain sert de parking public et gratuit pour tous ceux qui souhaitent faire quelques emplettes chez les commerçants locaux.
Zéro-Dord non seulement n’est pas un adepte de la gratuité (pour les simples citoyens) mais c’est depuis son arrivée un passionné de promotion immobilière.

Sans en référer à quiconque, à part, au dernier moment, à une majorité municipale atone et sans réaction, voilà notre Zéro qui annonce qu’il a, pour ce site, un projet de construction d’une résidence de style avec des surfaces commerciales en rez-de-chaussée et un parking souterrain. Un joli projet sur le papier pour lequel nul ne s’embarrasse de faire un appel à concurrence puisque Zéro-Dord a déjà décidé que ce serait l’entreprise Grosse qui le réaliserait de bout en bout. 
Il s'est même trouvé un fonctionnaire des Domaines, très complaisant, qui a confirmé que l’estimation de 600.000 euros pour ce site, assez exceptionnel et rare en centre ville, était « conforme »… Conforme aux désidératas du député-maire sans doute!


Un an plus tard les travaux peuvent commencer par les fouilles, bien sûr, pour les nécessaires fondations et les parkings souterrains. Et là, surprise! Les « fouilleurs » cessent bientôt le travail après voir découvert que le sous-sol est gravement pollué par des substances visqueuses et malodorantes. Ce qui n’est pas étonnant dans la mesure où le dit site avait jadis été occupé par une sorte d’usine à gaz pour transformation électrique! Cette pollution est une découverte qui risque de faire grimper le prix des fouilles. En effet, les terres enlevées ne peuvent plus être entreposées n’importe où autour d’Aix mais doivent être retraitées dans des sites spécialisés assez éloignés.
En toute logique, ce surcoût possible aurait dû être de la seule responsabilité et aux seuls dépens du promoteur qui était censé vérifier l’état du sol et du sous-sol avant d’acheter et de se lancer dans les travaux. Ceci d’autant plus que l’entreprise Grosse est implantée à Aix les bains depuis des décennies et que ses « patrons » ne pouvaient ignorer l’antériorité de l’occupation du site et les risques de pollution.
D’ailleurs le président Grosse se garde bien d’engager une procédure. Il a trouvé plus simple, plus rapide et surtout plus efficace. Avec l’argent des contribuables Zéro-Dord s’est engagé à lui ristourner 300.000 euros, sans autre forme de procès. Une... Grosse commission, en quelque sorte..!



A ce stade le lecteur innocent se demande comment est-il possible, légalement, parlant d’accorder une telle remise. C’est vrai. C’est totalement illégal. Alors notre Zéro a trouvé (ou on lui a plutôt suggéré) une voie détournée. Lors d’une mémorable réunion de conseil, le député-maire fait voter un crédit de 300.000 euros pour réaliser…
Pour réaliser une fontaine. Ou cela? Sur la future place devant les immeubles en construction. Et qui va bénéficier de cette prime de 300.000 euros pour réaliser la dite fontaine? L’entreprise Grosse, pardi! Ce qui revient, en quelque sorte, à diviser par deux le prix d’achat du terrain fixé initialement à 600.000 euros.

Elle n’est pas belle la vie!



Quant au gag final, il n’est pas mal non plus. Malgré son « coût » prévisionnel (selon Zéro-Dord) de 300.000 euros, la fontaine a très vite cessé de fonctionner. Elle n’est plus aujourd’hui qu’un réceptacle à déchets divers abandonnés là parfois par quelques promeneurs (ou SDF) indélicats.



Un dernier mot. Selon un expert en immobilier de la ville, un tel emplacement, vide de toute construction, se négocierait aujourd’hui facilement à un minimum de 5 ou 6 millions d’euros. Soit vingt fois plus que son prix de vente réel vingt ans plus tôt.



Encore autant de perdu pour la Ville et ses contribuables.
La note s’alourdit.



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