Quand la loi est bafouée par les autorités chargées de l'appliquer, c'est un peu de notre démocratie qui fout le camp

Un devoir de vigilance s'impose


Comme le faisait remarquer finement Winston Churchill (finement mais pas con), Christophe Colomb, après avoir passé des mois sur son bateau à chercher les Indes, ne savait toujours pas où il se trouvait, il ne savait toujours pas où il allait et il faisait tout cela aux frais des autres.
Eh bien (confer les dernières déclarations du Premier Ministre) le gouvernement français est dans la même situation. Après quatre mois d'errance autour d'un coronavirus, il ne sait toujours pas où il en est, il ne sait toujours pas où il va mais c'est nous qui allons payer la facture. Et le drame c'est qu'au bout du voyage il y a peu de chance qu'il nous découvre l'Amérique.


Il est évident que nous allons vivre une période faite de plus en plus de restrictions de notre liberté. Il en va toujours ainsi dans toutes les situations de crise. Tant que cela se fait dans des conditions dites démocratiques avec la possibilité de contester ces décisions, on peut encore l'accepter. Hélas, l'Histoire nous a enseigné qu'en de telles circonstances des personnalités se révèlent, et rarement sous leur meilleur jour. Ainsi, selon le Canard Enchaîné de cette semaine, plus de la moitié des appels d'urgence reçus par les services de police concerneraient des délations envers des voisins qui ne respecteraient pas les mesures de confinement. Voilà qui promet si la crise perdure.
De même, alors que la population française a, dans son ensemble, correctement suivi les mesures restrictives de liberté imposées par la loi, on a vu des garde-chiourme s'arroger le droit non pas d'appliquer la loi mais de la faire. C'est bien connu, les chiens de garde, même quand ils ne sont que roquets, sont souvent plus féroces que leurs maîtres.

Dans ces temps agités, il est du devoir de tout citoyen de veiller et de faire veiller à ce que personne d'autre que le législateur (et avec toutes les réserves que cela impose) ne puisse dicter sa propre loi au gré de ses humeurs.
Quand des factionnaires s'arrogent le pouvoir de faire leur loi, c'est un petit peu de notre démocratie qui fout le camp. Restons vigilants.




Opticon