CHAUFFAGE URBAIN: BERETTI ET DORD AVAIENT UNE IDEX FIXE

A qui peut bien profiter l'opération?

En novembre 2012, alors que la rénovation (sic) urbaine bat son plein, la mairie d'Aix décide d'y adjoindre une chaufferie bois, présumée écologique, à construire dans le quartier Lafin-Sierroz sur un terrain appartenant à la mairie. A noter qu'à cette date les logements en cours d'achèvement dans le quartier ont déjà un système de chauffage intégré à l'immeuble. Etonnant.


Une commission spéciale est créée pour définir quelle sera l'entreprise retenue. Quelques mois plus tard cette commission, présidée par Renaud Beretti, rend son verdict, c'est l'entreprise Idex qui emporte le marché. Il est vrai aussi qu'elle était la seule à avoir postulé:

extrait d'une publication d'un journal d'annonces légales

Dans la foulée, Dominique Dord s'apprête à signer avec Idex une DSP, délégation de service public. Problème, Idex exige avant toute chose de savoir combien d'immeubles seront raccordés à son réseau. En dessous d'un certain seuil, le chauffagiste renoncera. Commence alors la première opération enfumage.

Des syndics de copropriété sont mis sous pression pour inciter les copropriétaires d'immeubles collectifs à se raccorder au futur réseau. Certains comités syndicaux résisteront à la proposition de leur syndic professionnel*. D'autres signeront un blanc seing, les yeux fermés. On est alors en 2013 et personne ne peut encore dire si l'opération ira à son terme ni combien cela coûtera.
C'est beau la confiance aveugle.
*Un syndic professionnel aixois a même incité "ses" copropriétaires à se raccorder au futur réseau alors que, cinq ans plus tôt, il leur avait conseillé de changer la chaudière de l'immeuble, ce qui avait été fait.

Pour aider Idex à monter son projet, la mairie lui propose alors de raccorder au futur réseau des bâtiments municipaux ainsi que l'Hôpital aixois dont Dord est encore le président du CA. Au final, c'est le service public (les contribuables) qui sera chargé d'assurer à 80% l'équilibre de l'opération Idex, les 20% restants relevant des propriétés privées. A noter que, depuis, la mairie a modifié les règles d'urbanisme en obligeant les constructeurs (sauf dérogation) à raccorder les réalisations nouvelles au réseau de chauffage urbain.

Six ans après la signature de la DSP, le bilan de la chaufferie n'est toujours pas brillant. Non seulement il y a eu du retard à l'allumage (prévue pour commencer en 2015, la distribution de chauffage n'a débuté qu'en 2017) mais les résultats "écologiques" ne sont pas au rendez-vous si l'on s'en tient au rapport annuel que le conseil municipal, présidé par Beretti, a quand même approuvé l'an dernier.

Alors va venir le temps des questions. Pourquoi avoir voulu créer une chaufferie collective dans le quartier de Lafin pour raccorder des logements...Bd Lepic par exemple? Pourquoi avoir fait cela alors que les programmes de la Rénovation urbaine étaient déjà bien engagés dans le quartier? Pourquoi n'y a t-il eu qu'une seule société qui a participé à... la sélection? Pourquoi des syndics ont-ils fait pression sur les copropriétaires privés, quitte à voir ces mêmes copropriétaires aujourd'hui très mécontents de ce choix à l'aveuglette? Enfin, puisque Idex a engagé 7 millions d'euros d'investissement dans l'opération et reconnaît ne pas atteindre son seuil de rentabilité, qui va payer la différence?
Question subsidiaire: si ni le chauffagiste ni les raccordés ne sont gagnants, qui a bien pu gagner quelque chose dans cette affaire?