UNE OPÉRATION ENFUMAGE QUI TOURNE À L'AIGRE

Si l'on en croit les commentaires, ça pourrait chauffer pour les sortants


La scène se passe lors d'une réunion de copropriétaires aixois. Depuis des mois ces gens se plaignent de la désinvolture avec laquelle la mairie et la société de chauffage urbain (Idex) les traitent.
Des factures de chauffage qui enflent, qui gonflent, une absence totale de transparence et des contrats inexistants ou illisibles font que ces résidents ont la fâcheuse impression de s'être faits avoir en s'abonnant au chauffage urbain. A un moment de la réunion, l'un d'entre eux n'hésite plus à affirmer que les responsables de leurs problèmes se trouvent à l'hôtel de ville Et, sans ambages, il invite ses copropriétaires à en tenir compte ce dimanche à l'occasion des élections.

Renseignements pris, cette mutinerie pourrait bien se reproduire dans tous les immeubles privés qui, sous la lourde incitation du tandem Dord/Beretti, se sont raccordés au chauffage urbain. Le plus paradoxal, c'est que la majorité de ces copropriétaires en colère étaient, en 2014, des électeurs aveuglés du même tandem...

On leur avait promis des économies s'ils se raccordaient au chauffage urbain et ils l'ont cru. Depuis ils ont vu leurs factures grimper, grimper, grimper.... Et sans jamais recevoir d'explication. Ce mardi matin, ceux-là avaient enfin obtenu une réunion d'explication à laquelle devaient participer la mairie et Idex, la société à laquelle la mairie a confié la délégation du chauffage urbain.

Mais, Ô surprise, à quelques heures du rendez-vous Idex a annulé sa participation... Pour cause, défense de rire, de corona virus. Ben tiens. La mairie pour sa part était bien représentée. Oh, pas par un des élus qui ont autorisé l'opération, non, par un fonctionnaire. Un homme qui a été recruté spécialement par Beretti voici tout juste un an et qui a bien pris le dossier en main. Un gars qui manifestement connaît son sujet puisqu'on a cru comprendre qu'avant d'être recruté par la mairie, il avait travaillé... pour Idex.
Reste qu'à l'issue de cette réunion, excepté le fait que la légèreté (pour ne pas dire davantage) de la mairie a été unanimement reconnue et dénoncée, les copropriétaires en sont toujours au même point.

Un chef-d'oeuvre d'opacité

Il faut dire aussi que le tandem Dord/Beretti d'un côté et Idex de l'autre ont tout fait pour embrouiller les choses. En matière d'opacité, le contrat de délégation de service public (DSP) passé entre la mairie et la société de chauffage urbain tient toutes ses promesses. Une chose est sûre, le camp qui dictait ses conditions à l'autre ce n'était pas celui du maire ou de son intérimaire. Et que dire des quatre avenants signés par Dord ou Beretti, tous en défaveur des clients, à tel point que personne n'a jamais pensé à en communiquer la teneur aux différentes copropriétés concernées. A quelques mois des municipales, fallait pas affoler le bourgeois. Même si le pire est sans doute encore à venir...

Quand on découvre les clauses que les deux neuneus patrons de la mairie ont accepté dans leur fameuse DSP, on se dit, soit ils avaient laissé leur cerveau à la maison, soit ils avaient laissé leur cerveau à la maison. (il y a bien une troisième hypothèse mais on n'ose pas l'écrire). Ainsi, entre autres fantaisies, la mairie a accepté que les factures de chauffage qu'Idex imposerait à ses clients dépendraient de tant de facteurs que la note finale pourrait être multipliée par deux ou trois sans que les clients ne puissent protester. Exemple: il est prévu que si Idex ne tenait pas ses performances et que la subvention de 2,7 millions d'euros promise par l'Etat n'était pas versée, le manque à gagner serait compensé... par les usagers! Mais les usagers, eux, ne le savaient pas!

Courage, fuyons

Enfin, il apparait que, outre D. Dord, une de ses adjointes, Corine Casanova, a été étroitement mêlée à l'implantation d'Idex à Aix les Bains. On se demande encore pourquoi (rires)... Détail amusant: Dord, depuis, a décidé de se retirer de la vie politique. Quant à C. Casanova elle s'apprête à quitter Aix-les-Bains pour Chambéry. Et, du coup, elle n'a plus le temps de répondre aux appels du nouveau fonctionnaire qui aurait bien aimé connaître la genèse de cette histoire à embrouilles.

Comble de malheur, si elle n'apporte pas satisfaction à ses abonnés, l'usine à chauffage est aussi une source de nuisance pour ses riverains.
Nombreux sont ceux qui se plaignent des fumées, parfois épaisses et malodorantes (et toxiques?) que lâche cette centrale (cf photo ci-dessus prise il y a quelques jours par des riverains). Il est vrai que la chaufferie fonctionne en permanence sans la présence d'un employé. Tout y est géré à distance. Sauf, bien sûr, les livraisons de bois (voire de palettes peu écologiques !!!) par des camions qui traversent à cadences répétées
cette zone très urbanisée.

A noter enfin que si Beretti n'a pas cru utile de citer la chaufferie au bilan de "ses" prétendues réussites, l'un de ses adversaires de dimanche, Dominique Fié, fut le seul élu municipal à ne pas se laisser enfumer. Le seul à s'opposer officiellement à la DSP Chauffage et à ses avenants lors des séances de conseil. Ah, si au moins il avait fait partie de la majorité...