Ils ne sont pas contents les habitants de la résidence L'Ourasi située au sud du parking du supermarché Géant. Ils ne sont pas contents du tout parce qu'ils sont privés d'ascenseur. Bon, ce n'est pas la première fois, c'est même assez répétitif comme inconvénient, mais il parait que cette fois la remise en état pourrait durer quatre mois.
Du coup, à deux mois de l'élection municipale, le candidat Beretti se réveille... Un peu tard!
La résidence L'Ourasi c'est la Sollar qui l'a construite lors de la décennie écoulée. C'est le prédécesseur de Beretti qui avait fait venir ses "nouveaux amis" lyonnais à Aix-les-Bains. Il leur avait même accordé de vrais "ponts Dord". Ainsi, c'est la Sollar qui a reconstruit l'ancien hôtel (qui avait brûlé) en face de la gare sncf. C'est pour que la Sollar puisse construire un très moche (mais sans doute rentable) immeuble que Dord a sacrifié le seul grand parking (150 places) ouvert qui existait en centre ville, à deux pas de la gare, à l'extrémité nord du Bd Wilson. C'est aussi à la Sollar que Dord a cédé à très bas prix (50.000 euros l'unité) les 230 appartements qui appartenaient à la ville via la SAEMCARRA. Et c'est donc à la Sollar que Dord a accordé le permis de construire la résidence L'Ourasi où les occupants sont très fâchés pour cause de pannes récurrentes d'ascenseur.
Comme on est à deux mois des élections municipales et que les locataires ne sont pas contents, mais pas contents du tout, l'intéri-mairre Renaud Beretti a pris tout de suite les mesures qui s'imposaient. Quel homme!
Sans une hésitation, il a désigné l'ARQUA, association de quartier, pour... Pour aider les ménagères à monter, à pied, leurs cabas et autres paniers à commission aux étages supérieurs. Véridique. Sauf que les braves gars de l'Arqua qui se décARQUAssent, ils font ce qu'ils peuvent douze heures par jour, six jours sur sept, mais ils ne peuvent pas prendre sur leur dos le locataire handicapé du 4ème étage qui est condamné à rester enfermé chez lui pendant de longues semaines. Sauf aussi que les gars de l'ARQUA, ce ne devrait pas être les contribuables qui les paient, via la mairie, mais la Sollar*
Devant l'immeuble, la camionnette de l'ARQUA veille en permanence
Quoi que il n'est pas dit que la mairie n'ait pas sa part de responsabilité dans cette histoire d'eau, ne serait-ce qu'en délivrant le permis de construire. En effet, selon les résidents et les riverains, l'immeuble L'Ourasi aurait été construit sur une nappe phréatique, difficile de croire que personne ne le savait. C'est cette nappe qui monte régulièrement et qui vient noyer la machinerie d'ascenseur, le sous-sol ayant été mal étanchéifié. D'où les pannes récurrentes. Et naturellement pour réparer les dégâts ça va coûter bonbon. Et pas question de payer ces travaux... en liquide!
VENI, VIDI... VINCI !
Mais il est temps d'expliquer le titre de cet article. Selon les résidents, il ne fait plus de doute que l'immeuble L'Ourasi a été bâti sur une nappe phréatique. Comme il ne fait pas de doute que la dite nappe ne s'arrête pas aux fondations de ce seul immeuble, nul ne peut plus ignorer l'existence de cette nappe et les risques d'inondation que cette présence fait encourir. Or, à côté de la résidence L'Ourasi se trouve un vaste terrain (qui a accueilli jadis une station service). A l'entrée de ce terrain un panneau a été planté annonçant la construction prochaine d'un autre immeuble par la société VINCI (autre société copine de l'ex-maire).
Du coup des riverains ont tenu à alerter les services de l'urbanisme de la ville sur le risque d'inondation. Sans effet nous ont-ils affirmé. Tant et si bien que le 12 novembre dernier, Renaud Beretti a signé le permis de construire une quarantaine de logements sur ce terrain sous lequel se cache très probablement une nappe phréatique.
Rappelons que Beretti c'est l'homme qui avait promis en octobre 2018 de mettre un frein à l'urbanisation intensive et incontrôlée de la ville menée par son prédécesseur. Et le voilà qui, à quelques semaines de la remise en cause de son mandat, n'hésite pas à signer un permis de construire au risque de voir beaucoup de liquide noyer des caves et enrayer des machineries d'ascenseur.
D'où le titre de cet article, on "liquide" et on s'en va.
Un peu comme si la municipalité sortante n'était pas sûre de rester...
* On aurait aimé voir le contrat qui lie l'Arqua au commanditaire de sa présence à l'Ourasi. Car si la mairie était à l'origine de cette demande et qu'elle payait la facture, cela poserait un problème et pas seulement éthique..