L'humeur du week-end: LE POISSON POURRIT PAR LA TÊTE

UNE GRÈVE ? NON, SIRE, C'EST UNE RÉVOLUTION QU'IL FAUDRAIT...


La scène révèle à elle-seule l'ampleur du problème. On y voit le président du conseil général de Savoie couper le ruban pour l'inauguration d'une permanence des restos du coeur. Il est suivi de sa clique et de sa claque. On entend Hervé Gaymard s'adresser aux bénévoles de l'association et les féliciter au motif que sans eux les pauvres seraient encore plus pauvres. Le cynisme dans toute son expression...

Car une scène suivante nous montre un Gaymard, le regard glacé et menaçant, rabrouer un journaliste de BFM TV qui souhaitait lui poser une question sur ses actuels revenus de haut-fonctionnaire à Bercy.

On apprend à cette occasion que Gaymard, en plus de ses indemnités d'élu savoyard (4.500 euros nets mensuels) continuerait de percevoir un salaire de 8.000 euros nets mensuels comme haut fonctionnaire auprès du ministère de Bercy où, selon l'enquête journalistique, on ne le verrait pas souvent sinon jamais (voir la vidéo). Un homme qui reçoit chaque année dans ces conditions 150.000 euros des contribuables et qui se félicite de la présence de "bénévoles dans les resto du coeur"... Si le comble du cynisme n'est pas atteint on n'en est pas loin.

addenda
Nos politiciens surpayés pleurent des larmes (de crocodile?) sur les soldats morts pour la France au Mali. Sait-on qu'un sous-officier expérimenté perçoit en temps ordinaire moins de 2 000 euros bruts de salaire mensuel. Dix fois moins que certains politiciens professionnels incompétents et bien au chaud. Cherchez l'erreur.

Ce reportage de BFM TV diffusé ce 25 novembre s'intéressait aux avantages indus que s'est octroyés une classe, voire une caste politique avide de pouvoir et d'argent. Une séquence s'attardait sur ces députés qui utilisent leur indemnité de mandat pour s'enrichir personnellement, une tendance qui a diminué mais qui n'a pas cessé malgré les promesses de la macronerie. Pendant 50 minutes, le reportage démontre à quel point ces politiciens de haut vol, et des fonctionnaires qui les conseillent, se sont enrichis outrageusement et vivent grassement de l'argent public au mépris des règles et de la morale.
Et ce sont ces gens là, dont certains empochent plusieurs centaines de milliers d'euros par an, qui prétendent décider du sort des futurs retraités, y compris smicards. D'où le mouvement de grève lancé pour le 5 décembre.

Une grève? Mais pour quoi faire puisque les décisions finales seront toujours prises par les mêmes dont la devise semble être tout pour moi, le reste pour les autres! Une grève, pour quoi faire quand le reportage démontre comment l'argent public sait aussi séduire les responsables syndicaux prétendument les plus à gauche qui n'hésitent pas à se parer des plumes... du paon !

A lui seul ce moment de télévision illustre bien l'adage selon lequel le poisson pourrit par la tête.

Après l'avoir visionné on se demande comment, en mars prochain, des électeurs vont encore se faire avoir et se déplacer pour élire les mêmes gens qui n'ont pour objectif que de vivre grassement de la politique. Des politiciens professionnels qui n'ont jamais fait rien d'autre de leur vie, qui donnent des leçons à tout le monde, qui jouent perpétuellement les m'as-tu-vu et qui prétendent savoir mieux que quiconque ce qui est bon et souhaitable pour la masse des citoyens passifs. Passifs et complices..?

Quand on mesure à quel point l'argent a corrompu du bas jusqu'au plus hautes sphères d'un pouvoir prétendument démocratique, on finit par comprendre qu'une grève de plus ou de moins pas plus que des élections au résultat connu d'avance ne changeront rien aux problèmes.

Opticon


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