Il n'y a pas qu'avec les Anciens thermes que les fantaisies immobilo-financières de l'ex-député-maire d'Aix-les-Bains risquent de coûter cher aux contribuables locaux. Une décision de son successeur, qui aurait pu passer inaperçue, a été curieusement mise en valeur (sic) par un élu de la majorité lors de la dernière séance du conseil municipal. Encore une affaire tordue signée Dord.
L'affaire remonte à l'année 2017 alors que Dord est encore le tout puissant maire et député. Après quelques mois de tractations, l'ex promet à un groupe financier de l'aider à réaliser un programme immobilier de grande ampleur à l'entrée ouest de la ville. Pour réaliser ce projet ambitieux, le promoteur a besoin que la Ville lui cède quelque 690 mètres carrés de son domaine public. Qu'à cela ne tienne, le 13 novembre 2017 celui qui n'est plus député mais encore maire convainc sa majorité de déclasser ce terrain et de le céder au promoteur. Dans la foulée il obtient l'autorisation de signer le projet d'urbanisation. A l'unanimité, les élus majoritaires lui accordent ce blanc-seing.
Forts de cette autorisation, le 19 janvier 2018 (soit après les deux mois réglementaires sans que la délibération n'ait été attaquée devant le tribunal administratif) le promoteur crée tout spécialement la société SCCV Porte Ouest dont l'unique objet est l'acquisition de terrains à Aix-les-Bains en vue de la réalisation d'un complexe immobilier. Et quel complexe! Il s'agit d'un ensemble comprenant à la fois des surfaces commerciales, des bureaux et rien moins que 638 logements haut de gamme, avec, en prime, une tour de 14 étages, le tout au rond-point bien exposé des Près Riants. La bonne presse locale en fait état:
Dès que le projet est connu, une forte mobilisation d'opposants se met en place. Lors de réunions publiques agitées, Dord défend mordicus ce programme et garantit qu'il verra le jour. Il est vrai qu'il s'est fortement engagé avec le promoteur qui va bientôt déposer un permis de lotir et de construire.
En octobre 2018, Dord est contraint de laisser son fauteuil de maire à son premier adjoint. Celui-ci, sous la pression populaire, décide de ne pas signer le permis de construire que son prédécesseur avait promis au promoteur.
Estimant que le reniement de la mairie lui occasionne un lourd préjudice, la société SCCV Porte Ouest demande, amiablement d'abord, à être dédommagée de ses frais et débours. A quelques mois des élections municipales, le Béret' refuse d'y donner suite. Alors la SCCV introduit une instance en justice. Selon des sources proches de l'affaire, le promoteur réclamerait à la Ville plusieurs millions d'euros. C'est pour tenter de sortir la Ville et de se sortir lui même de ce mauvais pas que Beretti a désigné le cabinet Sindrès, l'avocat marseillais (sic) de Dord, pour soutenir la défense de la mairie devant le tribunal. On n'est pas sorti de l'auberge.
Règlements de comptes à OK coral Aix-les-Bains
Mais le plus étonnant est que cette histoire aurait (presque) pu passer inaperçue si, lors de la réunion du 5 novembre dernier, un élu majoritaire n'avait volontairement (sinon spontanément) attiré l'attention dessus, mettant ainsi Dord aussi mal à l'aise que lors de l'affaire des Anciens thermes.
Si ce n'est pas pour emm... Dord que l'élu majoritaire (alors qu'il connaissait déjà la réponse) a posé publiquement la question sur la raison de la désignation d'un avocat marseillais dans cette affaire immobilière c'est en tout cas bien imité. Reste que Beretti et son camp ont décidément la mémoire courte. Ce programme immobilier qu'ils rejettent aujourd'hui ils l'avaient approuvé sans réserve et dans toutes ses composantes deux ans plus tôt.
Souvent homme (femme) politique varie, bien fol est qui s'y fie!
Il se livre en ce moment entre les clans de l'ex majorité municipale des coups tordus qui nous annoncent de joyeux lendemains.
Contribuables, à vos poches ! Car au final, c'est vous qui payez tout cela.
P.S. Un grand bravo à nos amis de la TVnet citoyenne qui, avant nous, n'ont pas hésité à soulever ce lièvre avec force détails et rappels très suggestifs. Les fantaisies financières de l'Ex n'ont sans doute pas fini de faire du bruit autour de la mairie.
ci-dessous le reportage de la TVnet Citoyenne.