Pour l'ancien maire comme pour son intéri-maire, après leurre c'est encore leurre
Quand, en 2018, Dominique Dord a obtenu de son conseil l'autorisation de vendre les Anciens Thermes au consortium Bouygues, tout le monde avait cru comprendre que l'acquéreur rachetait un bâtiment libre de tout occupant.
A aucun moment il n'était officiellement question du maintien de l'Ecole Peyrefitte dans les lieux.
Au contraire, tout était fait pour laisser croire que l'Ecole d'Esthétique, à l'instar des autres occupants, allait quitter les lieux avant que le consortium Bouygues n'en prenne possession.
Le dauphiné libéré, que personne n'oserait soupçonner de collusion avec le pouvoir, l'avait même annoncé en pleine page aixoise:
Comme le précisait l'article, le daubé tenait cette information de Mme Peyrefitte en personne !
Bon, d'accord, cela c'était avant qu'un peu plus tard, mais d'une manière un peu plus discrète, le même daubé ne vienne apporter un sérieux bémol à sa précédente affirmation:
Partira? Partira pas? Partira quand même ou restera? On voit déjà à quel point ces informations contradictoires étaient un leurre, un de plus.
Pour mieux comprendre pourquoi l'Ecole Peyrefitte est solidement ancrée aux Anciens Thermes, il suffit de relire cet extrait d'une délibération votée par la majorité municipale en octobre 2006 à la demande de celui qui était alors le député-maire de la ville:
Note aux benêts: les puristes remarqueront au passage à quel point le conseil municipal est autant fâché avec l'orthographe qu'avec le bon sens.
Selon cette délibération, en 2006 Dord autorisait l'école d'esthétique à réaliser pour plus d'un demi million d'euros de travaux à l'intérieur des anciens Thermes. Et pour être sûr que ces travaux seraient bien réalisés en temps utiles, Dord avait même décidé de faire garantir pour moitié par la Ville l'emprunt de 500.000 euros que la société privée se proposait de contracter.
Et maintenant? On commence à comprendre?
Voilà donc une société commerciale qui a accepté d'investir un demi million d'euros dans un local, uniquement parce qu'elle avait reçu la promesse "ferme et irrévocable" de voir son occupation temporaire se transformer en un bail commercial dans des conditions financières très avantageuses. De plus, le propriétaire du local (la mairie) avait dument validé cet investissement et l'avait même encouragé. Dans ces conditions, on peut aisément comprendre qu'aujourd'hui la dite société n'a pas du tout envie de voir cet investissement conséquent s'envoler et sa promesse de bail commercial disparaître dans les oubliettes.
A l'évidence les juristes de la société ont conscience de la valeur des engagements de Dord en vue d'un bail commercial et de ses encouragements à investir dans les lieux. La société pourrait même se prévaloir d'échanges épistolaires avec le député-maire laissant entendre que ce dernier, en 2013, avait été prêt à lui vendre les locaux (1 800 mètres carrés) pour 750.000 euros.
En fait, si l'Ecole d'esthétique demeure aujourd'hui encore dans les lieux, sans droit ni titre, sans payer de loyer et sans encourir les foudres de la mairie pour cette occupation illégale, c'est bien parce que c'est elle qui a les bonnes cartes en main.
Toutes les manoeuvres plus ou moins habiles pour faire croire que l'Ecole déménagerait sans rien exiger de la mairie et que la Ville vendait des anciens Thermes libres de tout occupant n'auraient donc été donc qu'une succession de leurres destinés à cacher des accords secrets?
A Aix-les-Bains, que ce soit avec l'ancien maire ou avec son actuel successeur, après leurre, c'est toujours leurre.
(à suivre...)