L'histoire
commence en 2005, comme un rêve, quand le député-maire d'Aix-les-Bains
prend, seul, la décision de faire racheter par la Ville les Anciens
Thermes qui sont encore propriété de l'Etat. Dominique Dord affiche
alors de grandes ambitions et annonce de magnifiques projets publics
pour la transformation de ce bâtiment qui fait partie du patrimoine
aixois.
Dans les années qui
vont suivre, il y dépensera plusieurs millions d'euros d'argent public.
Au début ce sera pour de la rénovation d'équipements thermaux qui ne
serviront jamais rien. Puis ces travaux viseront à installer dans les
lieux divers services publics, communaux ou autres, dont on sait aujourd'hui qu'ils ne resteront plus dans les lieux demain. Il y installera même aux frais de la princesse une société privée lyonnaise. Et ce sera l'un des noeuds de l'histoire.
Et
puis, progressivement, le rêve de 2005 va se transformer en cauchemar.
Aucun des projets mis en avant par le maire pour acquérir ce bâtiment ne
verra jamais le jour. Si bien que treize ans après avoir fait des pieds
et des mains pour acquérir ce bâtiment, D. Dord estimera que la Ville
n'a décidément aucun intérêt à le conserver dans son patrimoine, en
dépit des sommes folles déjà investies dans les lieux. Et au mépris de
celles qu'il va falloir encore dépenser sur les fonds publics avant de
se "débarrasser" définitivement de ce qui est devenu une encombrante
acquisition.
En 2018, D. Dord décidera de céder l'ensemble des
bâtiments à un promoteur immobilier. Il réussira à cacher au grand
public combien pour la collectivité la perte financière et patrimoniale
est abyssale. Et combien les difficultés restent à venir. Il réussira
surtout à dissimuler comment, pour arriver à cette aberration, il aura
fallu de manoeuvres obscures, de faux semblants et de tricheries, ceci
dit pour rester dans un vocabulaire prudent.
Le
comité de rédaction a décidé de raconter ici par le menu cette drôle
d'aventure, d'en faire une sorte de feuilleton que l'on réunira à la fin
en un recueil, lequel devrait alimenter les prochaines élections municipales, sinon une chronique judiciaire.
C'est l'affaire de la plus belle arnaque politico-immobilo-financière du siècle.
Ce sera le feuilleton de l'automne et ça commence dès cette semaine.
J.G.