L'humeur du dimanche:
la loi et la morale, c'est toujours pour les autres
On a fustigé, à juste titre, le comportement des prétendus supporters de
l’équipe de football algérienne. Ces gens-là, des jeunes en majorité, n’ont pas
hésité, pour les plus timides, à bloquer les rues de certaines villes (voire le
périphérique à Paris). Quant aux plus enragés, ils s’en sont pris à des
commerces qu’ils ont pillés ou détruits. Un jeune crétin, grisé par la
victoire, a même volé, au volant de sa voiture, la vie à une mère de famille et
a handicapé à vie son bébé.
En vérité ces gens-là ne célébraient pas une victoire sportive, ils se
mettaient volontairement en marge d’une société qui continue pourtant de leur
offrir toutes les chances et qui leur pardonnent coupablement tous leurs excès.
Ces jeunes-là n’ont aucune excuse sauf que...
Sauf que dans un pays ou nos prétendues élites ne sont ni respectueuses du
droit ou de la morale, comment ne pas comprendre, sans pour autant l’excuser,
que des gamins décérébrés par on ne sait trop quel embrigadement se comportent
comme si les règles communes n’étaient pas, non plus, faites pour eux.
Voilà qui nous ramène à Aix-les-Bains où les atteintes au
droit et à la tranquillité publique ne semblent plus inquiéter les autorités,
comme c’est le cas en ce moment avec Musilac, théâtre récurrent de ces
atteintes aux règles, à la morale et à la santé publique.
Passons rapidement sur le fait que, en contradiction avec la loi, la mairie a
interdit le passage des piétons le long du lac au droit de Musilac. Passons sur
le fait que la baignade et la navigation sont aussi interdites dans une bande
de 300 mètres au droit de Musilac, ce qui est également contraire à la règle.
Passons sur le fait que pour contrôler cette disposition illégale la mairie a
fait appel à un « gardien » qui se promène dans cette zone des 300
mètres sur un scooter des mers (c’est fou, hein !) à une vitesse bien
supérieure aux 5 nœuds ordinairement autorisés. La loi, c’est pour les autres,
pour les gens ordinaires, c’est bien connu...
Mais parlons d’un phénomène plus préoccupant : le bruit.
La loi a fixé des normes qui permettent aux autorités de sanctionner un bruit
extérieur qui, en particulier de nuit, ferait excéder de 10% le bruit habituellement supporté
dans les immeubles d’habitation. Exemple : si un logement correctement
isolé supporte ordinairement un bruit extérieur de 30 décibels, un événement musical ne
peut porter ce bruit au-delà de 33 décibels.
Or dans les nuits de jeudi et de vendredi, le tintamarre de Musilac est allé
bien au-delà des 80 décibels. Autant dire que les riverains immédiats du site
(y compris dans les appartements de luxe que leurs propriétaires ont payé près
de 5 000 euros le mètre carré) ont souffert de ce tapage nocturne qui s’est prolongé
bien au-delà d’une heure du matin.
Ce samedi nous avons rencontré des gens excédés par ce tapage. Un couple avec
un enfant qui avait loué un studio face au lac a décidé d’interrompre ses
vacances. Des riverains nous ont fait savoir que pendant ces quatre jours ils
préféraient aller dormir chez la famille, loin du lac.
Bref, le bruit de Musilac perturbe le sommeil, et donc la santé, de milliers de
personnes et en fait fuir des centaines d’autres.
Et personne ne dit rien.
Et l’on s’étonne après cela que des arrière-petits-fils d’Algérien se croient permis
de fêter la victoire du pays de leurs ancêtres en perturbant le calme et la
circulation.
Allez, au moins ceux-là, la police a quand même fini par les interpeller...
Le Marcheur solitaire