Mais vous rendez compte? La justice voudrait empêcher Marine Le Pen d'être élue présidente de la république à la prochaine élection.
Ah, bon? Et comment s'y prend-elle cette justice implacable?
Ben... De la manière la plus ostentatoire et la plus critiquable qui soit. Et alors?
Alors, si au lieu de hurler avec les loups ou de bêler avec les moutons, on essayait de voir ce qui peut se cacher derrière tout cela.
Prenons d'abord les faits incontestables. C'est bien Marine Le Pen qui était la présidente du mouvement (Front National) quand ses députés européens ont utilisé les fonds publics pour salarier des assistants parlementaires lesquels auraient surtout travaillé pour le parti. Mais est-ce vraiment un délit? Est-ce qu'un règlement quelconque, au niveau européen, a spécifié quelque part qu'il était interdit aux dits salariés de travailler aussi en lien avec le parti de leur député? Non. En tout cas ça se plaide.
Par exemple, à Aix les Bains on a connu un député qui avait désigné son épouse comme attachée parlementaire et qui l'avait rétribuée sur fonds publics, au vu et au su de tous, sans qu'il lui fût jamais demandé de justifier une activité réelle.
Autre point incontestable, les faits reprochés sont antérieurs à 2016. Pourquoi avoir attendu le mois de novembre 2024 pour les juger sur la place publique?
Tout aussi incontestable, ce sont les propos tenus par les magistrats chargés de l'accusation. L'une a déclaré -en pleine audience- qu'elle n'avait aucune preuve contre un des prévenus mais qu'elle ne demanderait pas sa relaxe car cela lui ferait trop mal.
Ah, bon? Arrêtons nous un instant et posons nous la question: est-ce qu'un magistrat, qui ne serait pas le dernier des imbéciles, tiendrait de tels propos, aussi incohérents que provocateurs, sans une arrière pensée? Bonne question, non?
Autre élément qui fait débat, le second procureur, à l'audience toujours, a réclamé une peine exemplaire de cinq ans de prison dont deux fermes, et une peine d'inéligibilité, avec exécution provisoire, contre la Le Pen.
Posons nous là encore la question: pouvait-il raisonnablement penser, Un, que cette déclaration ne jetterait pas le discrédit sur une justice à l'évidence partisane, Deux, que le tribunal le suivrait dans ses réquisitions, Trois, que Marine Le Pen n'en profiterait pas pour se présenter en victime du système?
Etonnant, non, ces bévues?
Alors, ici, en bon complotistes, on peut échafauder une autre théorie.
Le tribunal, dans son jugement attendu en janvier, ne suivra pas les réquisitions des procureurs et aucune peine, surtout pas d'inéligibilité, ne sera prononcée avec exécution provisoire. Marine Le Pen présentera cela comme une grande victoire. Cela fera oublier sa participation, réelle ou supposée, dans le délit de détournement de fonds publics. Elle qui ne joue plus aucun rôle actuellement, surtout pas à l'Assemblée nationale où elle apparue complètement éteinte, elle va incontestablement tirer profit de cet impromptu judiciaire et se remettre en vedette (exit le petit Bardella).
Elle sera donc présente au second tour de la prochaine présidentielle.
Maintenant posons nous l'ultime question après avoir rappelé une évidence.
En 2022, face au pire président sortant de la cinquième République, face à un macron dont les échecs retentissants sautaient aux yeux, un macron rejeté, voire détesté par une large majorité de citoyens français, un macron qui n'avait obtenu, au premier tour, que les voix d'un électeur inscrit sur cinq, la Marine, elle, au second tour, n'a rassemblé que les voix de 41% des votants. A peine plus d'un électeur inscrit sur cinq! Pas brillant, hein?
N'importe quel autre candidat de droite, un tantinet rassembleur, à sa place aurait remporté le duel. La présence d'une Le Pen au second tour de la prochain présidentielle, c'est donc la victoire assurée de son adversaire, sauf, bien sûr, si c'était un mélanchoniste, ce qui a désormais peu de risques de survenir.
CQFD, ce qu'il fallait démontrer.
A la place de son entourage on méditerait cette maxime latine qui fait référence au Cheval de Troie:Timéo Danaos et dona ferentes.
Je crains les Grecs quand ils font des cadeaux.
En se révélant aussi ostensiblement opposés à la Marine, les procureurs étaient-ils les Grecs de notre histoire moderne?
Qui vivum verrum