Deux atouts dans sa manche ?
Comme on l'a déjà raconté ici même à l'époque (et sans être utilement démenti) l'ancien député-maire d'Aix-les-Bains aurait joué le double jeu lors des législatives qui ont suivi l'élection d'Emmanuel Macron au printemps 2017.
Il est vrai aussi que Dominique Dord avait été obligé de réagir au dernier moment. En effet, au début de l'année 2017, le député sortant pouvait fortement espérer que son favori (et copain comme cochon) François Fillon allait être élu président de la république en mai et que lui-même serait facilement reconduit pour cinq ans comme député, voire même avec un poste au gouvernement.
Mais quand tout s'est détraqué et que Fi-fi-les-beaux-costumes a été éliminé du second tour, Dodo-la-science a très vite cru comprendre où se trouvait son intérêt. Et comme il n'était pas question de trahir trop vite son parti (Les Républicains), c'est une autre stratégie qui a été mise en place.
En accord avec l'inconsistant J-P Delevoye (ancien et éphémère patron du RPR et ancien compagnon de route de Dord) devenu celui qui distribuait les investitures de Macron pour les législatives, il fut décidé qu'En Marche investirait dans la circonscription de Dord la plus insignifiante des candidates. Face à une jeune femme de 24 ans, inexpérimentée, sans emploi et venant de sa campagne, Dord devait facilement être réélu député de sa circonscription. Il ne lui restait plus, après, qu'à faire comme son ex-copain LR, le sémillant Edouard Philippe, tourner casaque et devenir Macron compatible.
Hélas pour lui, les électeurs savoyards (et aixois en particulier) en ont décidé autrement et Dord a été balayé sans ménagement. Y compris avec le coup de pouce (de balai?) de son ex-premier adjoint qui l'a proprement (bof) poussé vers la sortie. Et Dord, qui se voyait déjà un destin national, a dû se contenter au final d'un hochet, la Légion d'Honneur (sic). C'est quand même moins grave que le déshonneur de l'affaire Bygmalion.
Fort de cette lamentable expérience, et de source sûre quoique non autorisée, son successeur à la mairie aurait pris, dès hier, toutes ses précautions. D'autant mieux qu'il est désormais avéré que la Valérie Pécresse, la candidate soutenue par LR, n'a que des chances infimes d'atteindre et de remporter le second tour de la présidentielle (ce serait déjà étonnant qu'elle finisse dans les quatre premiers). Alors la stratégie de l'Aixois est simple. Etre d'abord le candidat soutenu par LR dans la circonscription avec deux hypothèses au programme. Une, en cas de victoire de Macron, devenir à son tour Macron compatible et se présenter à ce titre. Deux, en cas de victoire d'un ou d'une autre à la Présidence, se présenter comme le candidat de la droite républicaine, libre et indépendant.
Voilà ce qui se raconte dans les "milieux bien informés" autour de l'hôtel de ville.
Et comme dit le dicton italien: se non è vero, è ben trovato!