Le système de domination dont nous
parlons est puissant. Sans que cela ait été fait consciemment, les
mondialistes britanniques ont pris leur revanche sur ce qui avait été
leur première vraie défaite – le Brexit – en enfermant la
Grande-Bretagne de Boris Johnson dans l’ordre sanitaire de la lutte
contre le COVID 19. De manière tout à fait consciente, cette fois – et
avouée – le fascisme gris américain s’est mobilisé pour annuler la
réélection quasi-acquise de Donald Trump. Joe Biden incarne d’ailleurs
la version la plus sénile de ce néofascisme.
On pourrait multiplier les exemples pour montrer comment on assiste à une généralisation de la technique du nudge,
cette incitation indirecte et contraignante empruntée à l’économie
comportementale. L’instauration du passe sanitaire obligatoire pour
certains lieux et certaines catégories telle qu’Emmanuel Macron l’a mise
en place lors de son discours du 12 juillet, relève de cette technique.
Evidemment le processus est condamné à se durcir et déraper comme le
montre le cas australien où le gouvernement devient de plus en plus
enfermiste en poursuivant l’objectif illusoire du “zéro Covid”.
Qu’est-ce
qui pourra bien faire obstacle à la dynamique de destruction de la
démocratie mise en place par une élite occidentale qui s’est révoltée
contre les peuples et qui fait sécession? Il y a bien entendu des
limites à la réussite de ce système, internationalement parlant. La
rivalité avec la Chine néo-maoïste est de plus en plus flagrante,
jusqu’au sein des grandes instances internationales. Quelques nations
resteront libres – on voit la résistance des peuples d’Europe centrale à
l’ordre européen; la Russie, l’Inde et, sans doute le Japon refuseront
de se plier aux injonctions qui leur sont faites.
Mais
ce système est ainsi fait qu’il ne peut en fait qu’imploser de
l’intérieur – s’il doit être détruit. Internationalement parlant, il
peut très bien vivre, en effet, de connivence avec l’islamisme, dans une
sorte de “guerre froide” avec la Chine et les quelques grandes nations
libres, en organisant de temps en temps des interventions militaires à
moitié “théâtrales” et à moitié mues par des intérêts économiques. En
revanche, il peut être sérieusement remis en cause de l’intérieur:
- il
est très frappant, d’une part, de voir comment l’opposition au passe
sanitaire devient un mouvement international, présent dans de nombreux
pays. Et le danger pour le fascisme gris est la mobilisation de membres
de l’élite au côté des peuples révoltés. Le Brexit a constitué un
précédent. Une étude récente du MIT
faisait ressortir combien le discours des anti-dictature sanitaire
s’appuie sur une information fondée et scientifiquement étayée. Les
manifestations du samedi en France sont la première occasion depuis
longtemps où l’on voit les classes sociales se mélanger à nouveau.
- La
force des opposants, dans chaque pays, vient de ce que le mouvement
national et la liberté sont en train de se réconcilier alors que depuis
cinquante ans on les opposait ou on les forçait à vivre séparément.
- le
numérique peut être utilisé de manière décentralisée et pour
l’autonomisation de l’individu afin de répondre à son
instrumentalisation tyrannique par les Etats et les entreprises. Le
risque que court le fascisme gris, c’est qu’il y ait suffisamment de
geeks et de hackers renouant avec l’esprit libertaire d’origine de la
révolution informatique et qui décident d’attaquer les systèmes
informatiques mis en place par la caste au pouvoir.
- on
observe actuellement, pour s’opposer au passe sanitaire, non seulement
la mobilisation dans la rue de plusieurs centaines de milliers de
personne chaque semaine mais aussi un réveil de la société civile, des
réseaux d’entraide. Le nombre de chaînes Telegram ou Signal qui se sont
fondées pour échanger les bonnes pratiques et les informations est
impressionnant.
- Enfin, n’oublions
pas le facteur humain ! Non seulement les infrastructures numériques de
l’élite sont à la merci de cyberattaques bien pensées mais, n’en
déplaise au Monsieur Homais de l’intelligence artificielle (le Docteur Laurent Alexandre)
l’avenir n’appartient pas à une minorité suffisante d’hyper-diplômés
mais à ceux qui sauront passer sous le radar de la surveillance
numérique, organiser des réseaux a-technologiques ou quand ils utilisent
une technologie moderne les accompagner d’esprit de finesse, d’imprévu
et du sang froid que donnent la mémoire et l’expérience humaine.
- Le
système qui s’est mis en place a le défaut des structures impériales:
ceux qui commandent sont de plus en plus loin de ceux qu’ils veulent
administrer. Ils perdent le contact avec le terrain. Et à la différence
des structures impériales classiques, le fascisme gris dispose certes de
forces de l’ordre mais les armées nationales lui échappent encore en
grande partie – comme l’a montré l’épisode des tribunes de militaires
français au printemps.
- il y a,
enfin, un défi éducatif à relever. La caste au pouvoir sort
d’institutions éducatives où l’on pense de manière de plus en plus
stéréotypée depuis trente ans. Il s’agira de créer de nouvelles
institutions et de faire émerger une nouvelle élite.
Dans tous les cas, les raisons d’espérer et les failles du système qui se mettent en place sont nombreuses.
https://lecourrierdesstrateges.fr/2021/09/01/nous-ne-sommes-plus-en-democratie-mais-comment-ca-sappelle/