Scène réellement vécue ce week-end pascal
A l’annonce des nouvelles mesures restrictives prises par notre vénéré Confinator 1er, une famille de Franco-Suisses résidant en France mais travaillant à Genève, a décidé de franchir la frontière dans le sens France-Suisse.
Dès lors, plus rien de ce qui s’appliquait autoritairement en France n’avait plus cours sur le territoire helvète.
Notre famille pouvait désormais se déplacer sans limitation de kilométrage et sans la moindre attestation ou justification quelconque. Pire, cette famille n’était plus tenue de s’enfermer à partir d’une heure donnée et pouvait passer les belles soirées qui s’annonçaient à flâner au fil de l’eau. Plus grave encore, pour peu de rester à l’extérieur et de ne pas se mêler à un groupe compact, les Suisses n’avaient aucune obligation de porter le masque. Plus étrange et surprenant encore, il n’existait aucun barrage fixe ou volant au sein desquels des gens en uniforme vérifieraient que les mesures autoritaires prises par le président de la Confédération étaient bien appliquées.
Quelle hérésie! Quel laxisme! Quel exemple lamentable!
Alors que chez nous en France:
Quel Homme! Quelle maitrise de la situation!
Il faut dire que ces pauvres Suisses cumulent tous les handicaps. Par exemple, leur Président à eux, non seulement il n’est pas tout puissant mais, de surcroît, il n’est élu que pour une année. Et avec un mandat non renouvelable s’il vous plait. Et toutes les décisions présidentielles doivent être avalisées par un Conseil exécutif dont le président n’est que le primus inter pares, le premier d’entre ses pairs.
Plus dramatique encore, au cas où le Conseil exécutif et son président prendraient des mesures jugées anti démocratiques, la loi helvète fait qu’une seule partie de la population peut exiger que le peuple entier se prononce sur ces mesures par voie de référendum. Là-bas ils appellent cela la votation.
C’est d’ailleurs ce qui va se produire en Helvétie d’ici à quelques semaines à la demande de quelques dizaines de milliers de citoyens mécontents d’un état d’urgence pourtant dix fois moins contraignant que chez nous, en France.
Y-a-t-il quelqu’un qui leur a dit à ces Helvètes que le virus ne connaissait pas de frontières?
Quand on voit ces pauvres gens livrés à eux-mêmes et à leur seul libre arbitre, en France on est atterré.
C’est intolérable cette non-atteinte à la liberté et ce fichu respect des droits individuels.
Mais qu’attend le gouvernement français pour mettre au pas la Confédération helvétique, y compris sous menace de mesures de rétorsion économique.
Car il existe aussi un autre risque qui plane sur nous, bons citoyens français cocus-contents obéissants et disciplinés.
Ainsi, si notre gouvernement ne réagit pas promptement et efficacement face à ce triste mauvais exemple suisse, des Français, parfois un petit peu fatigués par des mesures autoritaires mais tellement réfléchies, pourraient bien commencer à prendre l’Helvétie pour une lueur.
Alors que chez nous, en France, nos sérieux gouvernants préfèrent nous faire prendre les vessies pour des lanternes.
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