Il est des
moments d'une telle gravité dans la vie qu'il faut alors savoir faire taire les divergences de vues et
s’incliner devant les malheurs qui peuvent frapper, autour de nous, même des
êtres avec lesquels nous sommes en parfait désaccord.
Aussi, et dans cet esprit, on ne peut que s’incliner devant l’affliction qui
s’est emparée de Dominique Dord et de Renaud Beretti, lorsqu’ils sont allés,
vendredi dernier, au cimetière de la ville, se recueillir sur la tombe d’un être
cher. La photo publiée par le dauphiné est suffisamment éloquente pour que l’on
ne puisse pas douter de la légitime émotion que ressentaient les deux hommes en
s’inclinant sur la tombe du défunt. Une telle attitude force le respect et l'on ne peut, à leur image, que s'incliner :
Certes
le personnage auquel les deux élus locaux rendaient ce vibrant et sincère
hommage était un illustre inconnu pour la quasi totalité des Français, en
général, et des Aixois en particulier. Certes, à part sa tombe, le défunt n’a
laissé aucun autre souvenir à Aix les Bains. Certes l’homme était pieusement
décédé à l’âge respectable de 84 ans. Certes son décès remonte à près de 50
ans. Certes il n’était pas décédé en février mais au mois de juillet. Certes il
n’y avait dès lors aucune raison pour les deux édiles aixois d’arborer cette
mine contrite en ce vendredi 16 février 2017...
Mais est-ce que cela enlève de la
sincérité à la profonde affliction qu’ils ont affichée? Hein, on vous le
demande ? Depuis quand on n’aurait pas le droit d’être triste en apprenant
qu’un homme qu’on ne connaissait pas est mort voici 49 ans et 7 mois? Non,
mais !
Comme le relate l’inénarrable daubé, Dord et son double sont allés
s’incliner sur la tombe de Ernestas Galvanauskas. Pour ceux qui l’ignoreraient (mdr),
Ernestas Galvanauskas est un lituanien qui fut ministre dans son pays dans les années 1920.
Emigré à Madagascar jusqu’en 1963 il viendra finir sa vie en France et mourra à
Aix les Bains le 24 juillet 1967 à l’âge de 84 ans. (source wikipédia). Cet
illustre inconnu aura donc passé moins de temps sur le sol aixois que dessous.
Voilà pourquoi on comprend mieux le recueillement et la mine affligée de Dord et Beretti. Lequel
Beretti nous confiait à l’issue de cette émouvante cérémonie « Quand je
pense que s’il n’était pas mort il serait encore parmi nous » Avant de
conclure : « Allons donc boire un coup à sa
santé. Contrairement à lui, moi, j'ai la dalle en pente »
Total respect.
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