Interpellé, à juste titre, par le maire du Montcel, parfaitement conscient que la CALB a largement les moyens financiers* de faire un choix politique, au sens noble du terme, en faveur d’une amélioration du service des bus ONDEA, Dominique DORD rétorqua d’un trait définitif : « si les gens veulent plus de services, c’est à eux à mettre la main à la poche » !
Cette réponse martiale de
Monsieur DORD semble avoir été choisie, en guise de conclusion, par la
rédactrice d'un article du Dauphiné-Libéré du 15 décembre 2016* , pour donner une leçon d’économie politique aux
lecteurs/usagers des transports en commun. Cette réponse est suffisamment choquante, du fait de la
qualité de son auteur et, surtout, des avantages dont il bénéficie personnellement en
matière de transport, pour ne pas entraîner une légitime réaction.
Monsieur DORD, lorsqu’il
est président de la CALB, semble oublier que lorsqu’il est député, ses frais de
transport sont pris en charge par son employeur, c’est-à-dire le Peuple
français qui puise pour cela dans son porte-monnaie, c’est-à-dire dans le
budget de la Nation ; lequel est très gravement endetté auprès des marchés
financiers internationaux. Autrement dit Monsieur DORD, comme ses autres collègues députés, voyage aussi à
crédit ! A-t-il pour autant décidé de renoncer, dans un effort citoyen, à
cet avantage transport et de puiser dans une autre « facilité »
que s’octroient généreusement les représentants du Peuple français à
l’Assemblée nationale ?
En effet, les usagers de transport en commun des petites communes de la CALB, mal-desservies par les bus d’ONDEA, n’ont pas à leur disposition, pour pouvoir s’offrir plus de services…, une indemnité de frais de représentation de député d'un montant de 5805 euros par mois, non-imposable et utilisable à satiété, sans justificatif aucun... !
Mais là ne s’arrête pas notre étonnement devant le culot dont fait preuve le président-député-maire à
l’égard des usagers d’ONDEA.
N’est-ce pas lui qui, en 2014, proposa que la CALB s’engage à acheter des bus neufs car les trois entreprises alors candidates à la délégation de service public étaient déjà trop endettées à l’époque pour assumer cette charge, qui devait pourtant revenir à la future entreprise délégataire…? RATP-DEV en l'occurrence.
N’est-ce pas lui qui proposa, en 2015, que la CALB participe au financement de la navette des thermes privés de Chevalley dont la charge était auparavant assumée par VALVITAL ? Cette société privée aux affaires pourtant toujours plus florissantes, comme nous l’indique la presse papier locale ! Il est dur pour les usagers, sans moyens de transport ou aux modestes ressources, habitant les petites communes de la CALB de voir supprimer des lignes de bus ou des heures de passage pendant que leurs représentants à la CALB, comme ceux de Voglans, votent servilement la création de cette ligne n° 3, dite des thermes Chevalley !
Que dire également des sommes très importantes dépensées par la CALB pour repeindre la décoration des bus et autres logos ? Est-ce à ce genre de service supplémentaire auquel pensait le président-député-maire lorsqu’il répondit au maire du Montcel… ?
Faut-il rappeler au député-maire-président de la CALB qu'il prélève déjà, dans la poche de ces mêmes usagers, la taxe d'habitation qui sert à alimenter le budget de la CALB ?
Forte avec les faibles, serviable avec les forts...telle serait donc la nouvelle devise de la CALB-GRAND LAC ?
Marcel GIRARDIN, conseiller municipal de Voglans
* Dans son article du 15 décembre 2016, le Dauphiné Libéré parle d’une avance remboursable de 1 344 000 euros faite à partir du budget principal de la CALB pour l’achat d'une dizaine de bus. Cependant l’article du Dauphiné-Libéré entretient un certain flou et un certain doute. En ne précisant pas que cette avance remboursable est faite au profit du budget transport de la CALB, on laisse les lecteurs/usagers penser que finalement le délégataire de service public va, aussi, mettre la main à la poche en remboursant l’achat des bus alors que c’est bien la CALB qui achète, seule, les bus neufs à la place de RATP-DEV.