Ce vendredi, en début d'après-midi, après trois sonneries, une voix féminine me répond:
- Grand Lac, bonjour.
- Ah, excusez-moi, je voulais la CALB...
- Oui, la CALB...
-Ah, d'accord. Bonjour. J'avais réservé un composteur et j'aimerais savoir quand...
- Ne quittez pas je vais vous passer le service déchets
- (moi, in petto) Non, ne dérangez pas les élus pour si peu..
Un répondeur remplace mon interlocutrice et me distille de temps à autre des messages interrompus par des sonneries intempestives. Et ça recommence. Et ça dure cinq minutes avant qu'une voix enregistrée se fasse entendre:
- Un. Deux. Le service ne peut actuellement vous répondre, veuillez laisser un message.
Je raccroche sans laisser de message et je reforme le numéro de la CALB:
- Grand Lac, bonjour
- Re-bonjour la CALB. Apparemment il n'y avait personne aux déchets pour me répondre et je n'ai pas pu obtenir mon renseignement.
- Ah, c'est sans doute qu'ils n'étaient pas disponibles. (La Palice n'aurait pas dit mieux). Je vais voir avec mes collègues. Laissez-moi votre nom et votre numéro de téléphone, quelqu'un va vous rappeler.
Je laisse les indications demandées et je remercie la personne qui m'a fort aimablement répondu.
Une heure trente plus tard, le téléphone sonne:
- Bonjour, c'est Grand Lac le service déchets. Vous aviez retenu un composteur?
- Oui.
- Et vous n'avez pas reçu un courrier?
- Pas un courrier, un message téléphonique nous invitant à passer le vendredi...
- Et vous n'êtes pas venu le chercher?
- Non car à la réception du message nous n'étions pas en Savoie.
- Ah, ben maintenant ça ne va plus être possible avant mars.
- Pas avant mars, bigre!
- Oui, faut attendre la prochaine remise.
- Pourquoi, il n'y a plus de composteurs, vous avez tout distribué?
- Non mais actuellement ils sont rangés sur la mezzanine pour l'hiver.
- Ah, ce sont des composteurs qui hibernent et on ne peut pas les déranger avant le printemps si je comprends bien.
- Non, ce n'est pas cela mais il n'y a personne pour les remettre, il faut attendre la prochaine remise, en mars.
- Donc il n'y a personne qui peut prendre un composteur sur la mezzanine et me le remettre, même si j'avais pris la précaution d'en réserver un?
- Non, ça ne fonctionne pas comme cela, cela l'obligerait (le technicien) à faire des heures supplémentaires.
- Ah, des heures supplémentaires, je vois, je vois...
- C'est toute une organisation.
- Je comprends, je comprends...
- Alors, qu'est-ce que je fais, je maintiens votre réservation?
- Bah, si ça ne perturbe pas trop l'organisation...
Fin de la conversation.
Pourquoi cette anecdote? Parce que...
Parce que la CALB, Grand Lac pour parler comme son pénible président, est devenue une sorte d'usine à gaz. A force de toucher à tout, elle ne fait plus rien de bien, du moins plus rien qui va dans l'intérêt du citoyen. C'est devenu un truc totalement impersonnel, loin des gens, avec un effectif pléthorique souvent confiné dans des tâches aussi limitées qu'inutiles, avec un organigramme dément. On a l'impression que son principal objectif c'est de tout compliquer, de ne plus rien rendre accessible ni compréhensible aux simples gens. Bientôt, si l'on n'y prend garde, ce machin ne fonctionnera plus que pour lui-même, quasiment en autarcie. Avec nos impôts, Dord et sa clique auront alors inventé le non-mouvement perpétuel. Il faudra des décennies pour s'en remettre...
JG