A l'attention des lecteurs qui douteraient encore des bienfaits (sic) du changement depuis l'arrivée de l'équipe Dord aux commandes de la Ville.
Avant, dans les Tours de Lafin, les appartements étaient trop spacieux et tous pourvus d'un grand balcon. Comme les tours étaient suffisamment espacées les unes des autres, il n'y avait quasiment pas de vis à vis, ce qui ne facilitait pas les échanges entre voisins. On ne trouvait pas non plus de très jolis et très odorants conteneurs à poubelles sous les fenêtres des habitations. Et puis, surtout, autour de chaque immeuble, il y avait des parcs de verdure, y compris avec des bancs pour se reposer ou pour surveiller les enfants qui jouaient dans l'herbe ou autour des arbres, ce qui ne manquait pas de donner du travail aux équipes d'entretien. La preuve avec cette photo prise avant que tout cela ne soit bientôt plus qu'un mauvais souvenir, comme le dirait la municipalité si contente d'elle-même:
Des espaces verts, des arbres, des bancs, de la nature. Ce ne sera bientôt plus qu'un souvenir
Heureusement, le progrès de la rénovation urbaine voulue par le député-maire et sa bande est passé par là. Aujourd'hui, des immeubles horizontaux ont remplacé les tours verticales. Du coup, les espaces verts ont été remplacés par du béton et du macadam et les rares et étroites pelouses qui subsistent laissent ainsi moins de peine aux personnels d'entretien. Les locataires des logements qui donnent sur la rue ont désormais bien de la chance puisque rien qu'en se penchant à leur balcon, ils peuvent accéder aux conteneurs à ordures. Aux rez-de-chaussée des appartements, accrochés aux herses effilées qui entourent les balcons (si, si, des balcons au rez-de-chaussée, on n'arrête pas le progrès on vous dit), de très étonnants rideaux de bambous plastifiés dissimulent les occupants aux regards des passants. Quant aux constructions qui n'ont même pas encore un an d'existence, elles prennent déjà, grâce à l'humidité, de la patine. Au point qu'on les dirait vieilles de plusieurs décennies. Pour compléter le tableau idyllique, certains locataires n'hésitent pas à pavoiser leur balcon, ce qui donne au quartier un petit air "comme là-bas"
La semaine dernière, dans une mémorable interview préparée par le service com' de la mairie, le nouveau délégué à la cohésion sociale (si, si, ça existe) aux allures de premier communiant s'extasiait: "Je suis confiant en l'avenir des quartiers".
On a envie de lui répondre: Mon p'tiot, T'es ben l'seul !