Ce fut un grand moment. Ce jeudi 1er septembre, un modeste sportif, presque local puisque né à Annecy, a tenu à rendre un vibrant hommage à la classe politique savoyarde en général et à ses représentants aixois en particulier.
Pour la circonstance, Christophe Lemaître, modeste médaillé de bronze aux jeux olympiques de Rio, avait rassemblé quelques centaines de ses supporters (le daubé ayant prétendu qu'ils étaient 1.500 on peut donc diviser ce chiffre par deux sans crainte de se tromper) sur la place de l'hôtel de ville d'Aix-les-Bains. Objectif du rival d'Usain Bolt: permettre aux élus locaux d'afficher leur grande satisfaction d'eux-mêmes et de se faire applaudir pour des exploits qu'ils n'accompliront jamais. Objectif atteint !
Pendant de longues minutes, C. Lemaître a ainsi permis à des politiciens de haut vol de s'autoféliciter et de se faire acclamer (?) par le public. Parmi ces artistes de l'applaudimètre, on notait la présence d'un ancien trésorier de l'UMP (qui cherche toujours où sont passés les18 millions d'euros qu'il a laissés fuir), celle d'un ancien et éphémère ministre (qui s'était octroyé un logement de fonction de 800 mètres carrés aux frais des contribuables) ou encore celle d'un ex-sénateur (jadis inquiété par la justice pour avoir détroussé une vieille dame) bref que des gens recommandables.
Conscient de la modestie de ses exploits comparés à ceux de ses illustres invités, Christophe L. s'est contenté de s'exprimer pendant quelques secondes tandis que les autres monopolisaient le micro pendant de (très) longues minutes.
Parmi les spectateurs présents, des lecteurs n'ont pas manqué de nous faire part de leur grande satisfaction de voir qu'un sportif savait se mettre en retrait afin de ne pas voler la vedette à des hommes (et quelques femmes) qui se dévouent sans compter (c'est le cas de le dire) pour dépenser allègrement l'argent des contribuables.
Pour preuve de cette discrétion, cette photo prise depuis le public:
Eh, oui, rien que des politiciens de haut vol au premier plan sur l'estrade tandis que Christophe L. se cachait presque derrière une banderole, comme on peut le constater sur l'agrandissement ci-dessous:
Un grand moment d'humilité (vraiment mal partagée)!