Les éternels "enfumeurs" ont repris du service. Ce qui se passe autour du terrorisme ce serait "tout"... Tout sauf la faute de nos politiciens plus attachés à leur réélection qu'à l'avenir du pays et au bien-être et à la sécurité des citoyens. Autre exemple, le grand silence à Aix les Bains à propos de la mosquée de Marlioz, illégale et controversée mais trop longtemps tolérée par la mairie...
Tout commence à la fin de la décennie précédente. Peu enclins à rejoindre les "vieux" musulmans traditionnels, peinards et majoritairement d'origine algérienne, de la mosquée des Petits Pains, pas davantage désireux de fréquenter la mosquée du Bd Lepic dominée par les Marocains, d'autres musulmans imposent un lieu de prière dans les caves des HLM de Marlioz. Pour détourner (?) ce désordre, la mairie d'Aix-les-Bains autorise une association (revendiquant ses origines exogènes) à occuper l'ancienne salle paroissiale qui appartient désormais à la Ville. Officiellement il s'agit d'y organiser des activités culturelles. Officieusement, ce bâtiment public devient vite une vraie salle de prière.
Après quelques échos dans la presse électronique, c'est le très policé Essor Savoyard qui met l'information à la une et les pieds dans le plat:
Février 2014
Le journaliste du petit hebdo a mené à cette occasion une véritable enquête, y compris sur le terrain, y compris en prenant des risques. On ne peut que lui tirer un coup de chapeau pour cette performance. Car ce que relate le petit hebdo local est très inquiétant, pour preuves ces quelques extraits de l'article paru en février 2014: autour de ce (lieu) règne la loi du silence - ça nous inquiète de voir ça dit une riveraine - on sait qu'il ne se passe pas des choses normales là-dedans - une sorte de paranoïa latente accentuée par l'opacité ambiante - parfois ce sont les allers et venues de véhicules immatriculées dans l'Isère ou le Rhône qui intriguent - Fin de citation (non exhaustive) ...
Résumons, donc. Un petit hebdomadaire, peu suspect d'en vouloir à une communauté ou à la mairie, rapporte, noir sur blanc (avec des photos en couleur!) qu'un lieu de prière illégal, fréquenté par des gens venus d'autres départements, installé de surcroît dans un bâtiment public appartenant à la Ville, sème le trouble et l'inquiétude parmi la population. Et comment réagit le député-maire? C'est là que l'affaire prend toute sa mesure.
Par la voix de son directeur général des services (l'homme qui parle à son oreille, dixit lui-même) Dominique Dord feint l'étonnement et prétend qu'il vient de découvrir, par des rumeurs, l'existence de ce lieu controversé. Et il promet la fermeture des lieux. Tout cela après avoir bien pris note qu'en vertu de la loi de 1905, aucune collectivité publique ne peut financer un lieu de prière et qu'un député-maire, en enfreignant cette règle, tombe(rait) sous le coup de la loi. Les choses sont donc censées s'arrêter là. On est alors en février 2014, rappelons le.
En pleine période électorale (les municipales vont avoir lieu un mois plus tard) l'affaire devrait faire grand bruit. Pourtant, la presse quotidienne papier qui pourrait relayer l'information s'en garde bien. Pourtant le préfet, garant de l'ordre administratif, pourrait intervenir mais on n'entendra pas sa voix. Quant au parquet, garant de l'ordre judiciaire, et forcément destinataire de quelques exemplaires de l'hebdomadaire accusateur, on n'a pas davantage souvenir d'une quelconque intervention de sa part, voire même d'une seule demande d'enquête préliminaire comme la justice sait pourtant le faire, comme en cas de suspicion de prétendu piratage informatique par exemple. Bref, c'est l'omerta, la loi du silence qui continue.
Et les activités pseudo clandestines de la mosquée illégale se poursuivent. Si bien que neuf mois plus tard, en novembre 2014, le même journaliste de l'Essor (dont il faut souligner la pugnacité) retourne sur place et découvre que, contrairement aux promesses du maire, non seulement le lieu de prière n'a pas été fermé mais qu'il a redoublé d'activité. Encore une fois le sujet fait la une du petit hebdo:
Novembre 2014
Les faits sont là: un lieu de prière, illégalement installé dans un bâtiment communal, dont tout le monde sait qu'il est en contradiction avec la loi (et avec les règles de sécurité) continue d'exister au nez et à la barbe (sic) de tous, sans que le député-maire, garant de la loi dans sa ville, ne s'en préoccupe. Il faudra encore attendre plusieurs semaines, et des réunions de quartier plutôt houleuses, pour qu'au printemps 2015 le député-maire décide de fermer définitivement ce lieu... Avant d'en proposer un autre dans un autre local. On nage en pleine aberration.
Et surtout l'on se demande pourquoi et comment les autorités administratives et judiciaires de Savoie n'ont pas réagi à ces infractions à la loi dont même le DGS de la mairie d'Aix-les-Bains avait admis l'existence et le risque, confer cet extrait, toujours de l'Essor Savoyard:
..."Ce n'est pas le culte qui est ici pointé du doigt, c'est bien l'utilisation détournée d'un outil municipal, plaçant la mairie face au risque d'être dans l'illégalité en vertu de la loi sur la séparation des églises et de l'Etat du 9 décembre 1905. Le pessimisme ce n'est pas mon truc, conclut Alain Gabriel (le DGS, ndlr), ça a pu dévier mais on va remettre tout cela en ordre, c'est ma position et ma conviction". (voir l'article dans sa totalité avec le lien en bas d'article)
Une promesse de remise en ordre déjà formulée neuf mois plus tôt et dont il faudra encore patienter plusieurs mois pour en mesurer les effets.
Alors bien sûr, rien ne prouve pour l'instant que c'est par l'intermédiaire de ce lieu de prière illégal que le jeune terroriste aixois (qui fréquentait le lycée de... Marlioz) ou d'autres gars de son âge ont été contaminés par des salafistes. Rien ne prouve qu'il existe un lien entre les gens bizarres, en tenue traditionnelle, venus du Rhône et de l'Isère, et les propagandistes du djihad. Rien donc n'indique que le fait de maintenir ouvert ce lieu de prière illégal relèverait d'une forme de complicité passive mais...
En ce 4 août, date anniversaire de l'Abolition des Privilèges, on se demande si ces privilèges n'auraient pas été restaurés sans que l'on nous en avertisse. Car dès qu'il s'agit d'Aix-les-Bains et de son député-maire, on peut parfois s'étonner de la grande indifférence (!) des autorités nationales chargées de faire respecter la loi de la république, l'affaire de la mosquée n'étant, malheureusement, qu'un exemple parmi bien d'autres.
Enfin, quelles que soient les suites judiciaires possibles (mais peu probables) de cette histoire, rien ne nous empêchera de souligner, en guise de conclusion, qu'il était bien mal placé le député-maire (Les Républicains) d'Aix-les Bains pour conclure sa récente interview à l'ineffable daubé avec cette imprécation "on ne peut pas accepter que des imams radicaux prêchent le djihad sur notre sol".
Pour ne pas accepter le prêche d'imams radicaux, encore faudrait-il se donner les moyens de contrôler les lieux de prière et, surtout, de ne pas être resté sourd aux inquiétudes de ceux qui dénonçaient la présence de "croyants en habits traditionnels" venus d'autres départements et qui "investissaient" les lieux, au point de chasser quiconque n'avait pas leur accord, d'un bâtiment public transformé en un lieu de prière, en flagrante infraction avec la loi.
Il y en a vraiment marre d'entendre de tels personnages donner à la terre entière des leçons qu'ils sont incapables de s'appliquer à eux-mêmes. Surtout quand ces mêmes s'autoproclament "inflexibles" !
(Une preuve, s'il en fallait, que l'Essor Savoyard n'est pas vraiment un canard antidord. Il est vrai que cette boutade (inflexible) coïncidait avec la Braderie. On bradait vraiment tout ce jour-là et depuis ça n'a pas cessé.)
Nota: Les articles de presse rappelés ici sont lisibles dans leur exhaustivité sur le blog de Marcel Girardin, ce conseiller municipal voglanais qui se bat pour conserver toute sa place à la laïcité. Pour cette lecture, édifiante rétrospectivement, cliquer ci-dessous