Par Jacques Girard
Deux ex-employés municipaux, qui avaient été révoqués par le
député-maire suite à la présumée affaire de piratage informatique, ont contesté cette décision. A la fin de ce mois de mai, le conseil de discipline de recours, siégeant à Lyon, va donc, enfin, examiner cette affaire au fond et juger de la pertinence des accusations portées contre ces deux agents. Quelle que soit la décision que rendra ce conseil de discipline de recours elle s'imposera alors et l'employeur ne pourra pas prendre de mesure plus sévère que celle que ce "tribunal" aura retenue.
Autant dire que la mairie d'Aix les bains a fait feu de tout bois pour tenter d'accabler ses deux anciens agents. Cela n'est pas vraiment étonnant. Ce qui, par contre, ne va sans doute pas manquer d'étonner la dite commission de recours, c'est le "procès dans le procès" que se sont évertués à créer de toutes pièces le maire et ses affidés. Ainsi, dans son rapport d'observations, après les premières lignes d'introduction, l'équipe municipale a trouvé le moyen de citer dix fois mon nom en quatre pages (après je n'ai plus compté). Au point qu'à un moment, la mairie a cru bon d'apporter cette précision:
En tout cas si il ne s'agissait pas "de faire mon procès", voilà qui y ressemblait fort. Au point que j'en viens même à me poser la question: y aurait-il eu une affaire dite de piratage informatique si mon nom n'était pas apparu, à la fois par hasard et par erreur, à un moment de la prétendue enquête menée l'an dernier par quelques sbires enragés de la mairie? Et surtout, sachant que pour de plus gros scandales d'autres sont passés à travers les gouttes, je ne suis même pas loin d'en tirer la conclusion que les deux agents révoqués ne seraient que les victimes expiatoires d'une affaire qui ne les concerne pas. A savoir que le député-maire, trop habitué à être couvert d'éloges par la presse papier locale, ne supporte toujours pas qu'un modeste journal en ligne s'amuse, c'est le mot, à dénoncer les petits et grands travers d'un monde politique local qui se croit tout puissant et intouchable.
Car ce que Dominique Dord semble reprocher à ses deux ex-agents, c'est moins un piratage, dont rien n'a prouvé l'existence, que le soupçon selon lequel les dits agents auraient pu me transmettre des documents compromettants sortis de l'hôtel de ville. Toutefois, de cela non plus la mairie n'a pas le moindre début de commencement de la queue d'une preuve. Et elle ne risque pas d'en avoir.
Un journaliste digne de ce nom se devant de protéger ses sources, il est bien évident que si ces deux-là avaient été mes informateurs, je n'irais pas le crier sur les toits aujourd'hui...
Mais si ceux là n'ont jamais été mes informateurs, rien alors ne m'interdirait, y compris sous serment, d'affirmer qu'avant que cette affaire n'éclate au grand jour, et en tout cas avant le mois de mars 2015, je n'avais jamais eu le moindre contact avec les deux révoqués et que j'ignorais même totalement leur existence. Mais cela, ce sera un autre débat.
En attendant, après avoir vu mon nom apparaître à tant de reprises dans l'acte d'accusation d'un procès qui ne me concerne pas, après avoir découvert que la mairie collationnait et épluchait les articles que j'étais supposé avoir écrits, j'aimerais dire à D. Dord ainsi qu'à ceux qui l'inspirent si mal dans cette affaire, que je n'ai mérité ni cet excès d'honneur ni cette indignité. Même si, référence à Racine oblige, Dord n'est pas (encore) Néron et que je ne risque pas d'être Junie.
J.G.