Le malaise est palpable, il est même vérifiable sur le terrain. Entre Dominique Dord d'un côté et sa majorité et une bonne partie de la population de l'autre, si ce n'est pas encore le divorce c'est déjà un éloignement. Deux faits récents en témoignent.
Elle était cruelle cette image d'un Dord, isolé, scrutant l'horizon à la recherche de renforts qui ne viendraient jamais. Cruelle cette image d'un maire découvrant que ses adjoints et ses obligés habituels l'avaient délaissé:
Pour l'hommage qu'il a rendu longuement (10 jours durant) à feu le Roi du Maroc, le député-maire LR s'est retrouvé bien seul. Même son premier adjoint, celui-là qui le colle d'habitude comme son ombre, avait déserté. Même l'ineffable Jiji Mollie, alias "Mastuvusurlaphotodujournal", avait préféré s'abstenir, c'est dire la taille du malaise.
Il est vrai que cette manifestation, c'était sans doute la petite touche de trop dans un communautarisme que ce maire a créé et entretenu depuis des années dans on ne sait trop quel but. Il existait à Aix les Bains, depuis la nuit des temps, de nombreuses "communautés" différentes qui ont longtemps cohabité sans même s'en rendre compte afin d'en constituer une seule, la communauté aixoise. Il n'était donc pas utile de vouloir honorer une communauté plus que les autres, au point de lui consacrer dix jours de festivités et de lui réserver une bonne partie de l'espace public communal. Un privilège dont aucune autre "communauté" n'a jamais bénéficié. Et n'a d'ailleurs jamais réclamé.
Il n'était pas non plus utile, comme l'a fait Dord sans doute pour tenter de se dédouaner, de placer ostensiblement cette manifestation sous le signe des religions alors que nous sommes dans un pays laïc. Non seulement tout cela n'était pas utile mais cela apparaît surtout contreproductif et de nature à susciter l'incompréhension de la majorité de la population aixoise, voire à exacerber les pires sentiments et ressentiments d'une autre partie, sans doute non négligeable, de cette population. Et si la presse locale papier a reçu de ses lecteurs les mêmes commentaires que la presse en ligne, elle pourra en témoigner. Le comportement du maire en l'occurrence s'apparente à jouer avec le feu. Il est difficile de penser que Dord n'en a jamais eu conscience. La désertion de ses adjoints ou de ceux qui lui collent habituellement aux basques ne pouvaient que l'alerter. Quant à l'absence totale de la population locale à ces festivités, elle vient aussi témoigner du malaise.
Et puis il y a le projet des anciens Thermes que Dord semble être désormais le seul à soutenir. Difficile de trouver quelqu'un dans la ville qui approuve cette ultime fantaisie dordesque, celle de trop. Même l'éternel "ravi" des commerçants aixois a osé émettre des réserves, ce qui laisse augurer de l'humeur des autres. Quant aux élus municipaux, ils se divisent en deux camps, ceux qui n'en disent rien et ceux qui n'en disent pas du bien. Ceux-là ont très vite compris comment tournait le vent de l'histoire. D'aucuns en sont même à se dire, entre eux, que Dominique Dord est en train d'abattre ses dernières cartes, de tirer ses dernières cartouches. Et que si nul ne sait ce qui se passera, électoralement parlant, après 2017, le fardeau des Anciens Thermes il faudra le porter, financièrement et moralement parlant, pendant des années. Et ils commencent à regarder leur toujours maire d'un autre oeil, sans toutefois oser encore l'affronter. Un peu à l'image de frondeurs socialistes qui grogneraient en coulisse mais se tairaient avec conviction à l'approche d'un 49-3 pour eux aussi dissuasif qu'un 7.65 magnum. Courage, fuyons!
Un dernier détail: on avait promis de s'amuser à décrypter l'article que le daubé publierait au lendemain du point de presse tenu par le Collectif opposé au projet Dord-Bouygues des Anciens Thermes. Eh bien il faut reconnaître que la rédactrice a honnêtement rendu compte de la situation exposée. Plus étonnant encore, alors que d'habitude, quand des opposants s'expriment, le daubé publie simultanément la réponse du maire, cette fois-ci, rien. Rien pour contrebalancer les cruelles vérités exposées par le Collectif anti projet Dord-Bouygues. Bizarre. Bizarre.