Lors du dernier conseil municipal, le maire d'Aix-les-Bains a rendu compte d'une décision qu'il avait prise (lui tout seul, sans consulter personne) et qui concernait les Anciens Thermes. En voici le résumé tel que les élus ont pu en prendre connaissance (sans que cela les fasse réagir) :
Rien à dire sur le montant du loyer, 700 euros par mois pour un local de 77 mètres carrés, ce n'est pas loin du prix du marché. Par contre on peut se demander pourquoi le député-maire a éprouvé la nécessité de louer à IFAC (association loi 1901 ayant son siège à Paris) un local dans les Anciens Thermes à compter du 4 février 2016 et jusqu'au 31 août 2017, alors qu'il s'apprêtait, un mois plus tard, à annoncer qu'il voulait céder définitivement les bâtiments à la société Bouygues dès le mois de juin 2016 ?
Soit il y a là un manque de cohérence évident, soit le député-maire fait, comme on le suppose, de l'enfumage. Quand on s'apprête à vendre un bien on ne se lie pas les mains en le louant, même partiellement, jusqu'à une date bien postérieure à la vente! Toutefois, ce n'est pas là le principal sujet d'interrogation de cette décision que le maire a prise dans l'intimité de son bureau.
Si l'on s'en tient à son compte-rendu succinct, Dominique Dord a donc loué ce local dans les anciens Thermes au tarif de 110 euros le mètre carré annuel. On l'a dit, c'est un prix correct. Tellement correct qu'on ne peut s'empêcher de le comparer au tarif que le même Dord Dominique a accordé à ses amis lyonnais de Peyrefitte. Pour qu'il n'y ait pas de confusion, voici un extrait de l'avant dernier "titre exécutoire" qui a été envoyé par la mairie à la Sté ITCC Peyrefitte:
Pas de doute, pour l'année 2014, le montant total du loyer réclamé par Dord à ses protégés lyonnais se chiffrait à 10.529 euros.
Et pour qu'il n'y ait toujours pas de confusion, voici un autre extrait constatant les surfaces occupées par la dite société Peyrefitte en 2014:
Pas de doute non plus, en 2014, la Sté ITCC Peyrefitte occupait 1858 mètres carrés dans les Anciens Thermes.
Alors maintenant, faisons un petit calcul: 10 529 euros de loyer annuel pour une superficie occupée de 1858 mètres carrés, cela fait très exactement, 5,66 euros le mètre carré annuel. Si on compare ce tarif aux 110 euros annuels le mètre carré proposés à l'association IFAC, on en tire la conclusion suivante: une société commerciale (Peyrefitte), qui réalise plusieurs centaines de milliers d'euros de bénéfice, paie quasiment vingt fois mois cher de loyer qu'une association à but non lucratif.
Au vu de cette comparaison, il nous semble qu'on a largement dépassé le stade de la simple république bananière et il nous vient immédiatement à l'esprit la formule de Shakespeare: Il y a quelque chose de pourri au Royaume du Danemark.
Ou comme dirait le député-maire LR de rien: On ne fait pas d'Hamlet sans casser d'oeufs !
Note aux initiés: toujours pour rester dans le contexte shakespearien aixo-lyonnais: Toubib or not toubib, pour Dord, telle est la question.
(à suivre)