Les mots d’août

Les mots d’août (le 18)


Vous avez (aussi) la parole


Un lecteur, qui prend soin de préciser qu’il n’est pas toujours d’accord avec ce qui est écrit ici (il trouve qu’on ne met pas assez en avant les points positifs!), tient quand même à nous conforter dans notre opinion sur la police municipale : « Sauf l’été où on voit des renforts de CRS qui patrouillent, la police nationale n’est plus présente à pied dans la ville le reste de l’année. Il faut donc croire que la ville d’Aix les Bains est tranquille et sécurisée alors pourquoi dans ces conditions vouloir renforcer la police municipale. Je suis d’accord avec vous, le maintien de l’ordre et de la sécurité cela dépend de l’Etat, pas du maire ou de ses adjoints. Comme c’est risible de voir le premier adjoint se comporter en shérif, comme vous dites, à la tête de ses troupes. J’ai entendu dans un reportage à la télé que le maire (UMP) de Nogent sur Marne s’interdisait et interdisait à ses adjoints de se comporter en shérif, c’est l’expression qu’il a lui aussi employée. Celui d’Aix les Bains ferait bien de s’en inspirer. »

Notre lecteur poursuit : « La police doit d’abord inspirer le respect et j’ai moi-même plusieurs fois croisé des agents de la police municipale (des ASVP, ndlr)  qui n’inspiraient pas ce sentiment. Quand vous voyez trois jeunes recrues en uniforme déambuler en rigolant ou en fumant (je l’ai vu aussi) vous avez plutôt envie de les prendre par l’oreille pour leur expliquer la politesse que d’avoir du respect. » 

Et M. R.M., ce lecteur, fait même une proposition : « A la place du maire je changerais le nom des agents municipaux de surveillance de la voie publique et je les appellerais « agents de civilité ». Et je changerai aussi leurs uniformes qui veulent trop ressembler à ceux de la « vraie » police. Ces « agents de civilité » contrôleraient bien sûr le stationnement car c’est un comportement civique que de payer ce qu’on doit. Ils faciliteraient aussi le dialogue, renseigneraient les gens, signaleraient aux autres services municipaux tout ce qui cloche dans la ville, les sacs poubelles qui s’entassent, les bouteilles vides qui traînent, les trous dans les trottoirs ou dans les rues (vous avez raison, quel état des route, c’est même la déroute !). Voilà qui les rendraient utiles et appréciés de tous. Et quand il y en aurait besoin, ils feraient appel à la vraie police… »

Un seul commentaire cher monsieur : présentez vous aux prochaines élections.



A propos de l’état des routes


Un autre lecteur nous a envoyé une série de photos sur les « trous ». Nous en publierons bientôt un florilège. De source indirecte, les services municipaux nous confirment que l’état des chaussées est plus que préoccupant. Selon ces techniciens, le maire met à leur disposition moins d’un million d’euros par an pour l’entretien des voiries. Or, selon les mêmes, il en faudrait au moins cinq ou six fois plus, et pendant 10 ans, pour simplement remettre les rues de la ville en état convenable. Il paraît que le « responsable » technique de ce service s’en arrache les cheveux. C’est quasiment l’ensemble du réseau routier municipal qui est laissé à l’abandon ou sur lequel on ne met que des cataplasmes pour éviter le pire. Affaire à suivre.


Saine émulation


Pour clore ce chapitre des « mots d’août », un dernier message d’un autre lecteur qui «  s’amuse »à constater le jeu entre la presse classique papier, en particulier le dauphiné, et notre journal en ligne. « Souvent quand vous parlez d’un sujet qui fait débat, on retrouve dans le quotidien un article qui vient apporter un démenti ou une correction à ce que vous avez écrit. C’est parfois très drôle comme avec le Revard où l’on sent très bien que l’article du Dauphiné a été rapidement improvisé pour tenter de contrecarrer l’effet négatif de vos séries d’articles sur le même sujet. (…) De votre côté, vous faites de même en reprenant les articles du dauphiné et en les corrigeant à votre manière. Je trouve cela très sain et très bon pour la qualité de l’information et je souhaite que cela continue. Je crois que nous sommes nombreux à nous délecter de ce petit jeu pour que chacun puisse ensuite se faire sa propre opinion. »

Précision : Les « réactions » du dauphiné à nos articles ne sont pas toujours spontanées et sont même souvent inspirées (cf le Revard) par les acteurs politiques eux-mêmes.


Message personnel : Ce lecteur nous interroge également sur notre « taux de pénétration » que nous garderions secret. Il n’y a pas de secret, sauf que publier des chiffres ne veut jamais dire grand chose dans la mesure où la presse est habituée à « gonfler » ses chiffres de vente ou de fréquentation. Si nous publions les chiffres réels, on va nous soupçonner nous aussi de les avoir « gonflés ». Nous préférerions donc que notre « taux de pénétration » se mesure à d’autres critères, comme la crédibilité de plus en plus grande que l’on nous accorde, la sincérité de nos informations n’ayant jamais été prise en défaut. Mais s’il faut donner quelques chiffres, disons tout simplement que le nombre de « connections » sur notre site depuis le début de l’année va franchir le cap des 120.000 avant la fin de ce mois (statistiques officielles de notre fournisseur d’accès). De mémoire (car un chiffre journalier chasse l’autre) le record de connections en une journée a été légèrement inférieur à 700. Ces données chiffrées sont garanties sincères et « non gonflées ».







Les mots d’août (le 17)


De la com comme comédie et un triste moisiversaire


« Un manque de communication ». C’est ainsi que la CALB a qualifié le « désastre » écologique (et économique puisqu’il coûte environ 3 millions d’euros) du Revard. Et pour pallier à ce manque de communication la CALB avait « invité » nos amis du dauphiné à venir constater sur place comment cette « communication » se mettait en place. C’est ainsi qu’à la hâte un panneau explicatif (dont nous déplorions l’absence) avait été réalisé. Et comme il fallait faire vite, le panneau n’était pas encore installé (et tout juste débarqué de sa camionnette) que le dauphiné était prié d’en faire une photo.


Bon prince, le daubé se prêta à la manœuvre et publia donc une photo (voir ci-dessous) sur laquelle on pouvait effectivement apercevoir le fameux panneau juste adossé à un support provisoire. Et le canard local de préciser qu’à peine le panneau était-il arrivé que le public s’était précipité pour le découvrir comme on peut le lire dans la légende…



En fait le mot « légende » n’a jamais été aussi bien approprié puisqu’à défaut de public à l’heure de la photo, les deux personnes du «public» que l’on aperçoit en train de « découvrir » le panneau, sont en réalité J-M et B., les gérants du restaurant des Quatre Vallées, inquiets de savoir si cette installation ne va pas encore leur grignoter un peu plus de place dans leur environnement. Bref, si l’on résume : il n’y avait ni panneau réellement installé ni vrai public pour le regarder et le commenter. Mais cela n’a pas empêché le dauphiné de publier un bel article pour tenter de rattraper le « retard de communication » de la CALB.


Parfois on se demande, avec un brin de condescendance et d’autosatisfaction, si nous ne voyons pas tellement juste à chaque fois que les « décideurs » locaux semblent toujours courir après nos informations pour tenter d’en atténuer la portée…


Triste Moisiversaire


On ne pouvait pas laisser passer ce 17 août sans rappeler que voici très exactement deux mois que le député-maire a décidé de faire fermer « pour travaux » le parking du Bd Wilson. Et que deux mois plus tard, il n’y a toujours pas eu le moindre coup de pioche sur ce parking. Triste moisiversaire* pour les automobilistes privés de stationnement facile et gratuit.




  1. *Une année de plus c’est un ann-iversaire, un mois de plus, et c’est un mois-iversaire. C’est ainsi qu’on fait progresser la langue.










Les mots d’août (le 16)


Quand un préfet, pourtant chargé de faire appliquer la loi, refuse de se prononcer sur la légalité d’une décision


La loi du 2 mars 1982 (dite de décentralisation) a fixé, entre autres, pour mission aux préfets de vérifier la « légalité » des décisions prises par les collectivités territoriales. En vertu de cette loi (et de la constitution de 1958), c’est bien au préfet qu’il appartient de dire si une délibération votée par un conseil municipal est « conforme à la légalité ». S’il estime que ce n’est pas le cas, le préfet a alors deux solutions : soit de demander au maire de modifier ou d’annuler la décision contestable, soit de la déférer directement devant le tribunal administratif. Bref, la loi est claire : le préfet doit dire si une décision est légale ou illégale ! Or le préfet de la Savoie semble être, sur ce point, particulièrement… à côté de la loi !


On se souvient qu’en novembre dernier, le député-maire d’Aix les Bains avait présenté à son conseil une délibération visant à créer un poste de directeur territorial au seul bénéfice d’un cadre qui demandait sa réintégration afin de… bénéficier d’un congé de cinq ans entièrement payé par les contribuables aixois. L’affaire paraissait tellement grosse qu’après avoir publiquement demandé si sa propre « abstention » et celle des élus majoritaires suffisaient à faire « approuver » cette décision,(oh, le bouffon!) Dominique Dord avait décidé de retirer la question de l’ordre du jour. C’est dire si l’affaire était embarrassante.


Las, un mois plus tard, le 18 décembre 2009, Dord représentait la délibération au conseil qui, à une majorité très relative, finissait par l’approuver, « le poing dans la poche » comme le disait élégamment le maire ! Ainsi, Dord engageait-il les contribuables aixois à payer chaque mois le salaire, les primes, les charges et autres avantages à un cadre de 60 ans désireux de rester chez lui pour profiter de cinq années de vacances ! Soit une dépense prévisible de près de 400.000 euros sur cinq ans. Une paille!


Estimant qu’il y avait là non seulement une grande injustice fiscale mais surtout une « illégalité » flagrante, le conseiller d’opposition Thibaut Guigue avait alors interrogé le préfet. Selon le jeune élu (et selon une jurisprudence constante) un maire ne peut pas créer un poste pour convenances personnelles (pour ordre) mais uniquement pour des nécessités de service. Or, en l’occurrence, il s’agissait bien d’une création de poste « pour ordre » et non pour nécessité de service. Tous les juristes et tous les tribunaux sont d’accord sur ce point. Or il aura fallu près de sept mois au préfet de la Savoie pour trouver une réponse. Une réponse qui laisse pantois, qu’on en juge…



Ainsi, à la question posée : « la délibération est-elle illégale ?», le préfet répond en substance « j’ai demandé à M. Dord qui m’a répondu qu’il avait fait cela en totale transparence ». Mais là n’est pas la question. Il ne s’agit pas de savoir si la décision a été prise « en totale transparence » mais si elle est légale ou pas. Mais le préfet feint de ne pas comprendre. Il ne se prononce pas sur la légalité. Il biaise. Il répond à côté. Un peu comme si un commerçant se plaignait de voir son vendeur distribuer gratuitement la marchandise à des membres de sa famille et à qui le procureur répondrait : « J’ai interrogé votre vendeur. Il m’a dit avoir agi en totale transparence et pour ne pas que sa famille se rende coupable de vol. » Inouï.


Quand un préfet, chargé de faire appliquer la loi, refuse de se prononcer sur la légalité d’une décision qui engage à ce point les finances publiques, il ne faut plus s’étonner que l’on ait dans ce pays tant de mal à faire respecter la loi aux plus humbles des citoyens et que la « racaille » se croit désormais tout autorisé. Va-t-il falloir passer le «karcher» dans les préfectures?



Un dernier pour la route (si l’on peut dire) : chaque mois la préfecture retire des points au permis de conduire de conducteurs qui ont commis des (parfois très légères et involontaires) infractions au code de la route. Mais c’est fini car désormais, il existe une jurisprudence Dord. Ainsi chaque conducteur pénalisé est invité à protester auprès du Préfet de la Savoie en précisant qu’il a commis cette infraction « en totale transparence » et pour « ne pas se contenter de rouler comme tout le monde ». Sûrement que le préfet, en vertu de sa propre jurisprudence, remettra illico sur le permis les points enlevés.






Les mots d’août (le 15)


Il règne depuis quelque temps déjà un climat délétère autour de la mairie d’Aix les Bains « comme si l’après Dord avait déjà commencé » ironise un élu qui observe cela avec le recul indispensable. Quelques exemples…


Quand le chat n’est pas là...

... les souris dansent !



A l’occasion des championnats d’Europe d’athlétisme, une seule adjointe de l’équipe Dord a suivi les épreuves (à la télé) en compagnie des supporters de Christophe Lemaître. Il faut dire que Christiane Mollar, l’élue en question, a du temps libre et que ce ne sont pas ses activités municipales qui l’accaparent. Alors quand C. Mollar apprend que le comité de l’ASA (le club de Christophe) va réserver au coureur un accueil chaleureux  avec photo prévue dans la presse, elle se garde bien d’en avertir le premier adjoint en titre, pas plus que le remplaçant officiel du maire pendant sa longue absence, pas davantage l’adjoint aux sports. Et c’est seulement accompagnée de l’adjointe au commerce (sic) qu’elle se rendra à cette manifestation. De fait, seules C. Mollar et Marina Ferrari (laquelle a pris la précaution de se faire photographier de profil pour que plus personne n’ignore qu’elle est enceinte) figureront sur la photo (ci-dessus) en compagnie du triple médaillé d’or européen. Une attitude qui a été très mal appréciée par les autres élus laissés ainsi à l’écart et qui n’ont pas pu partager ce petit moment de gloire. Ambiance.


Dans la plupart des communes, à fortiori dans les villes d’une certaine importance, quand le maire s’absente il confie ses délégations à son premier adjoint dans l’ordre protocolaire. C’est non seulement une marque de confiance mais c’est également prévu ainsi par les textes. Or, quand Dord a quitté Aix à la mi-juillet, ce n’est pas à son premier adjoint, le quadragénaire Renaud Beretti, qu’il a confié les clés de la mairie mais au troisième adjoint dans l’ordre protocolaire, Robert Bruyère, soixante quinze ans aux figues.

Pour tout premier adjoint qui se respecte, voir son maire confier les délégations spéciales à un adjoint « subalterne » représente la pire marque de défiance qui soit. Une couleuvre difficile à avaler. Errant comme une âme en peine dans un hôtel de ville où le personnel a bien compris désormais qui était le « vrai » chef, le pauvre Beretti en est réduit à chercher tout et n’importe quoi pour faire parler de lui. Ainsi, dans l’excellent «beretti-hebdo-des-savoie» le premier adjoint en mal de reconnaissance a donné, sur toute une page, sa énième interview de l’été. Après la video surveillance (fiasco médiatique), la police municipale (qui lui vaut le surnom de shérif), le stationnement en ville (dont il est le seul à juger l’offre surabondante !) Beretti s’est exprimé dans le canard local sur le dernier sujet qu’il maîtrise encore: l’UPA ! C’est à dire sur une association de béni-oui-oui (parfois à la limite de la sénilité) à la solde de l’UMP et qui n’a d’autre utilité que de servir la soupe aux élus de ce courant. Une page entière là-dessus ! C’est à des détails comme cela qu’on mesure à la fois la vacuité de l’information estivale et la vraie place du premier adjoint dans la ville. Ambiance.


Pendant ce temps là, les autres élus manquent rarement une occasion de ne jamais dire le bien qu’ils ne pensent pas de leur collègue Beretti. Voire même d’exprimer tout haut leur prise de distance avec le personnage très controversé dans son propre camp. Ainsi l’adjointe au commerce, régulièrement interpellée par les commerçants et les autres Aixois sur les problèmes de stationnement, ne se prive pas de renvoyer le pauvre Beretti dans ses cordes avec son stationnement présumé superfétatoire.

Autre m’as-tu-vu estival, auquel les vacances de Dord donnent des ailes, l’adjoint aux sports. Absent du principal événement sportif de l’été (la victoire de Lemaître) - ce qui est quand même un comble pour un adjoint aux sports - Michel Frugier tente de s’emparer des succès locaux des autres. Ses collègues s’amusent (ou s’indignent selon les cas) de voir le personnage s’attribuer les bons résultats du Camping du Sierroz ou se féliciter de l’organisation de manifestations musicales, alors qu’il n’est strictement pour rien dans l’un ou l’autre cas. Et les mêmes de dénoncer cette course malsaine à la médiatisation. Ambiance.


Mais que font les vrais « ténors » de l’UMP locale pendant ces vacances ? Ils se tiennent à l’écart de cette fébrilité médiatique inutile. Ils savent que l’agitation estivale sera oubliée quand l’automne et les choses sérieuses vont reprendre. Alors on n’entend ni la vice-première adjointe, la Tresservienne Sylvie Cochet, ni son ex-maître à penser, le conseiller général d’Aix Centre, maire de Tresserve, et véritable patron de la Communauté d’Agglo (où Dord ne fait que de la représentation d’après ce qu’en disent les cadres de la CALB).  Ceux là, qui savent ce qu’est le vrai pouvoir, ont compris que ce n’était pas le moment de s’agiter. Peut-être préparent-ils d’ailleurs une autre échéance. Car l’annonce de l’indisponibilité de Dord pendant de longues semaines a relancé les spéculations…


Au point même que certains, y compris au sein de l’équipe municipale, n’hésitent pas, à grands renforts de circonlocutions, à émettre quelques réserves sur la façon dont le député-maire UMP a communiqué sur sa « rupture du tendon d’Achille », laquelle « blessure » devrait le tenir éloigné pendant six à huit semaines de l’hôtel de ville. Si ici nous étions naïfs et que nous prêtions une oreille complaisante à tout ce qui se dit, nous pourrions aller jusqu’à en déduire que l’annonce de cette « blessure » n’était pas fortuite et qu’elle est juste destinée à préparer le terrain et à expliquer au bon peuple pourquoi son maire est si longtemps absent et pourquoi il marche avec tant de difficultés. On finit par douter de tout.

En tout cas, si l’explication officielle tient en cette phrase  « c’est juste un accident sportif », ce simple « accident sportif » n’explique pas le climat délétère qui règne à la mairie. Cet «accident sportif» n’explique pas pourquoi quelques prétendants n’hésitent pas, en certaines circonstances, à faire savoir qu’ils seraient sans doute les mieux placés pour assumer la relève.


Voilà des bruits qui, s’ils remontent jusqu’aux oreilles du député-maire UMP, doivent le conforter dans l’idée d’avoir choisi le septuagénaire Bruyère pour le remplacer pendant sa longue absence. Car personne ne pourra jamais soupçonner Bébert de vouloir être calife à la place du Calife, son refus de communiquer avec la presse locale qui l’avait sollicité, témoignant en sa faveur. Quant autres, ceux cités plus haut et ceux qui restent dans l’ombre, ils donnent l’impression aux observateurs, d’être déjà dans les starting-blocks. Plus rapides que Lemaître. A la place de Dord, on publierait vite fait un communiqué médical rassurant, ne serait-ce que pour calmer ces impatients. Ambiance.


Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Et quand c’est le chat qui ne peut plus danser, les souris ne voient plus alors que le fromage...







Les mots d’août (le 13)


Les mots doux et les maux durs



A propos du Revard et des travaux d’aménagement qui y sont actuellement réalisés, un lecteur, M. J-P L. nous envoie le message suivant qui trouve bien sa place dans la série des mots d’août...




(…) …Le parking supérieur tel qu’il a été aménagé met actuellement les chauffeurs du car qui assurent la ligne régulière Aix les Bains-Le Revard-La Féclaz dans l’impossibilité de manoeuvrer en raison de son encombrement les jours de fréquentation. La décision a été prise de ne plus desservir le sommet du site en raison de l’incertitude dans laquelle ils se trouvent  d’assurer le « retournement » de leur véhicule long de douze mètres, à chaque montée. Piégé, l’un d’eux a été dans l’obligation de redescendre en marche arrière.  L’arrêt se situe maintenant au niveau du parking inférieur : les passagers doivent donc gagner le sommet à pieds et les vététistes sur leur engin. Dès lors que la Communauté, maître d’ouvrage, ouvre le nouveau parking aux usagers, il lui incombe d’en assurer la bonne gestion de manière à garantir au moins le service public de transport au sommet du belvédère !


La conductrice du car a confié qu’en raison des travaux et de l’interdiction d’accéder à la quasi totalité du site, les touristes ont déserté le Revard au profit de La Féclaz. La fréquentation du mois de juillet aurait été quasiment nulle à l’inverse des années précédentes.   Quid de la rentabilité de la ligne ?


Par ailleurs, la chaussée de la route départementale, à l’entrée du parking,  se fissure et s’affaisse dangereusement. Sans aucune signalisation.


Les rencontres faites sur le site, les commentaires et les remarques des touristes en disent long sur leur incompréhension et leur désarroi devant le spectacle désolant que leur offre le site durant les travaux : « Ce n’est plus le Revard ! », « On ne reconnaît plus le Revard ! ».


« Où est la table d’orientation ? »  Où est le panneau d’information que l’on trouve habituellement sur les chantiers de cette envergure : vous savez le panneau qui précise la nature de l’aménagement, le maître d’ouvrage, le montant des travaux, leur financement, leur durée, la liste des entreprises retenues, la nature des lots et leur montant respectif, les autorisations nécessaires et qui est assorti d’une vue générale du site dans son aspect définitif ? ».


L’incrédulité les gagne quand ils apprennent que la table d’orientation sera remplacée par des écrans vitrés verticaux à trois niveaux de vision qui équipent déjà le belvédère de la Grande Mollière à Tresserve :  « Et pourquoi pas en 3D ! ».. Et que la pose des deux pontons en bois a été attribuée à une entreprise du Gard dont l’activité principale est la taille et le façonnage de la pierre !.. Et que les bordures en granit ceinturant le parking viennent de Chine via Fos sur Mer !!


A l’évocation du prix, on est au bord de la suffocation !

Faute de pouvoir accéder au site, on pique-nique dans les voitures ! Les chamois l’ont déserté.


Si à tout cela, on ajoute le problème du déneigement résultant de l’empiètement de la chaussée piétonne sur la largeur utile de la route départementale 913A, l’évocation brutale, pour cette raison, d’un éventuel déclassement de cette même route, la situation financière précaire du site, l’incompétence et la rivalité des personnes, leur égo, l’incertitude de l’enneigement, l’inquiétude du personnel, la morosité des commerçants.. et sans parler des poubelles, on se dit que l’avenir touristique du Revard  devient préoccupant.


Comme l’a confié un membre du personnel  du plateau : « Il faut réussir l’organisation des championnats du monde d’orientation au mois d’août l’an prochain. Si on se plante, on ne s’en relèvera pas.  Il en sera fini du Revard ! ».


Les élus peuvent chanter. La musique est bien celle-là !


Fin du message.


NDLR: Même dits avec les mots doux d’août, les maux durs durent.








Les mots d’août… (le 12)


R’gardent ed quoi y z’ont l’air


La scène se passe dans le centre ville, pas très loin du Monument aux Morts. Il est presque 16 heures. Un couple de retraités attend, avant d’emprunter le passage protégé pour traverser, que les voitures veuillent bien s’arrêter. Leur attente se prolonge car l’automobiliste aixois n’est pas réputé pour sa courtoisie à l’égard des piétons. C’est à ce moment que l’homme lance cette formule : « R’garde ed quoi y z’ont l’air ». L’accent fleure bon le terroir du Nord. Alors le dialogue s’engage. Facilement.


Ces deux nordistes, mari et femme, sont venus à Aix les Bains pour la cure thermale. Dix huit ans qu’ils y reviennent. La première fois, lui il ne pouvait quasiment plus marcher, dit-il. Aujourd’hui il trotte comme un lapin ajoute sa femme. La cure, ils en sont donc satisfaits. Sauf que cette année.. « On est pas très contents. La première semaine on a été obligés de faire les soins l’après midi. C’est pénible et ça nous a tout détraqués. Et pis l’après midi, c’est pas pareil. C’est des jeunes qui font les soins. Oh, y sont bien. Mais c’est pas pareil. »

La file de voiture est toujours ininterrompue.  Le couple poursuit : « Pour l’année prochaine on nous a dit que si on voulait n’avoir des horaires que le matin, il fallait qu’on réserve tout de suite. On hésite parce qu’on en connaît qui avaient réservé l’an dernier et qui ont quand même dû faire leurs soins l’après midi.».


Les voitures continuent de passer mais eux ne sont plus pressés de traverser. Ils ont trouvé quelqu’un à qui parler : « C’est rare. Les gens d’ici y sont plutôt froids ». Alors ils poursuivent: « Y paraît que, pour les cures, en septembre c’est encore pire, qu’y a encore plus de monde. Une fois on est venus en hiver. On n’a pas recommencé. C’est triste ici l’hiver. On essaiera peut-être en mai l’an prochain. Ou bien ailleurs. Mais il paraît qu’ailleurs, c’est pareil… »


Ils aiment beaucoup la région d’Aix les Bains, son climat « ça nous change du Nord ». Mais ils ont des réserves : «C’est plus pareil qu’au début quand on venait. La ville a changé. Nous on préférait avant. C’était, comment dire, plus tranquille, plus fait pour nous quoi. » S’il n’y avait pas leur véhicule laissé plus loin en stationnement payant, ils continueraient volontiers de discuter.


Mais c’est justement le trio en uniforme qui vient de passer en face qui les rappelle à cette réalité. « Ils rigolent plus ici avec les prunes, on dirait qu’ils veulent faire fuir les gens ». Le trio en uniforme bleu, c’étaient trois jeunes agents municipaux des deux sexes qui déambulaient dans des uniformes semblant trop grands pour eux. Leur allure juvénile trop décontractée et la cigarette au bec (pour le garçon de la bande) leur avaient valu cette réflexion, captée au vol, de l’homme nordiste à sa femme « R’gardent de quoi y z’ont l’air ».


La femme nordiste tenait à se justifier « Oui, on nous dit qu’il faut respecter la police. Mais quand on voit des gamins comme ça qui discutent entre eux, qui fument et qui donnent l’impression de se promener et qui font même pas attention à ce qui s’passe autour d’eux, j’m’excuse, Monsieur, mais c’est dur d’avoir du respect. »


On s’est quittés là-dessus car une voiture venait de s’arrêter devant le passage protégé devinant que les deux retraités voulaient traverser. Un miracle est toujours possible.




















 
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